Archive for the ‘Economie’ Category

Les origines de la valeur (Étienne Bonnot de Condillac )

septembre 10, 2008


Une chose n’a pas une valeur, parce qu’elle coûte, comme on le suppose ; mais elle coûte, parce qu’elle a une valeur.

Je dis donc que, même sur les bords d’un fleuve, l’eau a une valeur, mais la plus petite possible, parce qu’elle y est infiniment surabondante à nos besoins. Dans un lieu aride, au contraire, elle a une grande valeur ; et on l’estime en raison de l’éloignement et de la difficulté de s’en procurer. En pareil cas un voyageur altéré donneroit cent louis d’un verre d’eau, et ce verre d’eau vaudroit cent louis. Car la valeur est moins dans la chose que dans l’estime que nous en faisons, et cette estime est relative à notre besoin : elle croît et diminue comme notre besoin croît et diminue lui-même.

Comme on juge que les choses n’ont point de valeur quand on a supposé qu’elles ne coûtent rien, on juge qu’elles ne coûtent rien quand elles ne coûtent point d’argent. Nous avons bien de la peine à voir la lumière. Tâchons de mettre de la précision dans nos idées.

Quoiqu’on ne donne point d’argent pour se procurer une chose, elle coûte, si elle coûte un travail.

Or, qu’est-ce qu’un travail ?

C’est une action ou une suite d’actions, dans le dessein d’en tirer un avantage. On peut agir sans travailler : c’est le cas des gens désœuvrés qui agissent sans rien faire. Travailler, c’est donc agir pour se procurer une chose dont on a besoin. Un homme de journée, que j’occupe dans mon jardin, agit pour gagner le salaire que je lui ai promis ; et il faut remarquer que son travail commence au premier coup de bêche : car, s’il ne commençoit pas au premier, on ne sauroit plus dire où il commence.

D’après ces réflexions préliminaires, je dis que, lorsque je suis loin de la rivière, l’eau me coûte l’action de l’aller chercher ; action qui est un travail, puisqu’elle est faite pour me procurer une chose dont j’ai besoin ; et, lorsque je suis sur le bord de la rivière, l’eau me coûte l’action de me baisser pour en prendre ; action qui est un bien petit travail, j’en conviens : c’est moins que le premier coup de bêche. Mais aussi l’eau n’a-t-elle alors que la plus petite valeur possible.

L’eau vaut donc le travail que je fais pour me la procurer. Si je ne vais pas la chercher moi-même, je payerai le travail de celui qui me l’apportera ; elle vaut donc le salaire que je donnerai ; et par conséquent les frais de voiture sont une valeur à elle. Je lui donne moi-même cette valeur, puisque j’estime qu’elle vaut ces frais de voiture.

On seroit bien étonné si je disois que l’air a une valeur ; et cependant je dois lé dire, si je raisonne conséquemment. Mais que me coûte-t-il ? Il me coûte tout ce que je fais pour le respirer, pour en changer, pour le renouveler. J’ouvre ma fenêtre, je sors. Or chacune de ces actions est un travail, un travail bien léger, à la vérité, parce que l’air, encore plus abondant que l’eau, ne peut avoir qu’une très-petite valeur.

J’en pourrois dire autant de la lumière, de ces rayons que le soleil répand avec tant de profusion sur la surface de la terre ; car certainement, pour les employer à tous nos usages, il nous en coûte un travail ou de l’argent.

Ceux que je combats regardent comme une grosse méprise de fonder la valeur sur l’utilité, et ils disent qu’une chose ne peut valoir qu’autant qu’elle a un certain degré de rareté. Un certain degré de rareté ! Voilà ce que je n’entends pas. Je conçois qu’une chose est rare, quand nous jugeons que nous n’en avons pas autant qu’il en faut pour notre usage ; qu’elle est abondante, quand nous jugeons que nous en avons autant qu’il nous en faut, et qu’elle est surabondante, quand nous jugeons que nous en avons au-delà. Enfin, je conçois qu’une chose dont on ne fait rien, et dont on ne peut rien faire, n’a point de valeur, et qu’au contraire une chose a une valeur, lorsqu’elle a une utilité : et, si elle n’en avoit pas une, par cela seul qu’elle est utile, elle n’en auroit pas une plus grande dans la rareté, et une moindre dans l’abondance.

Mais on est porté à regarder la valeur comme une qualité absolue, qui est inhérente aux choses indépendamment des jugemens que nous portons, et cette notion confuse est une source de mauvais raisonnemens. Il faut donc se souvenir que, quoique les choses n’aient une valeur que parce qu’elles ont des qualités qui les rendent propres à nos usages, elles n’auroient point de valeur pour nous, si nous ne jugions pas qu’elles ont en effet ces qualités. Leur valeur est donc principalement dans le jugement que nous portons de leur utilité ; et elles n’en ont plus ou moins que parce que nous les jugeons plus ou moins utiles, ou qu’avec la même utilité nous les jugeons plus rares ou plus abondantes.

Étienne Bonnot de Condillac in Le commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre

février 4, 2008

Visiblement, la rubrique « La connerie humaine: sans limite » n’est pas près de se tarir:

« Mais l’Etat n’injecte-t-il pas autant (et souvent plus) d’argent qu’il n’en prélève ? »

Yves Saphy, débile patenté chez ATTAC et professeur d’économie (mais si!)

L’immaculée conception du fric par le Très Saint Etat, Magie, mes amis, honorons ce miracle, l’Etat vous prend deux euros et vous en rend trois, puisqu’on vous le dit!

Vive les Cartels libres (Pascal Salin)

janvier 27, 2008

Les craintes traditionnelles à l’égard des « grands monopoles capitalistes » trouvent une prolongation dans les inquiétudes que soulèvent les ententes et cartels entre entreprises privées. Un cartel est un accord par lequel les entreprises signataires décident d’homogénéiser leurs productions. Elles peuvent ainsi décider de proposer an prix identique pour leurs biens et / ou des biens et services dont les caractéristiques sont standardisées. Ces pratiques semblent être anti-concurrentielles puisqu’elles conduisent les entreprises membres du cartel à s’interdire réciproquement d’essayer de « concurrencer » les autres en proposant un prix plus faible et / ou un produit meilleur. En d’autres termes, s’il est vrai que la concurrence conduit à la recherche de la différenciation, l’uniformisation, plus ou moins complète, à laquelle vise le cartel peut être considérée comme une pratique anti-concurrentielle. Il paraît alors légitime de mettre en place une législation permettant de lutter contre les cartels et de réintroduire la concurrence.
L’image négative que l’on attache aux cartels vient donc de ce l’on estime a priori que les producteurs qui s’organisent ainsi visent nécessairement à éviter la concurrence entre eux et à acquérir un pouvoir monopolistique susceptible de leur permettre d’imposer un « super-profit », c’est-à-dire d’exploiter les acheteurs. En supprimant la possibilité d’une guerre des prix entre eux, ils imposeraient donc un prix plus élevé que le prix de concurrence. Mais dans cette interprétation de l’existence des cartels il faut bien tenir compte d’un fait troublant. S’il est vrai que les êtres humains recherchent toujours des occasions de profit, lorsqu’un cartel impose un prix « trop » élevé, quelqu’un doit normalement s’en apercevoir et essayer d’accaparer la totalité, ou tout au moins une partie substantielle du marché, tout simplement en proposant un prix plus faible que celui du cartel. Ce producteur peut être ou bien un nouveau venu sur le marché ou bien un dissident du cartel qui trouve donc un intérêt à briser l’accord avec les autres producteurs. Mais il ne peut évidemment en être ainsi que dans la mesure où la liberté contractuelle existe, c’est-à-dire qu’il y a liberté d’entrer sur le marché en question et d’y proposer sa production à un prix librement déterminé.
Il résulte logiquement de cette remarque qu’un cartel ne peut subsister durablement que dans deux types de situations : ou bien il résulte de l’exercice de la contrainte, ou bien, loin de se traduire par une exploitation des acheteurs, il correspond à un moyen de mieux satisfaire leurs besoins.
En ce qui concerne l’exercice de la contrainte, on peut tout d’abord envisager l’exercice d’une contrainte privée. Si, par exemple, le marché de machines il sous dans un pays est « monopolisé » par une mafia qui impose par la force des pratiques identiques à tous ses membres et qui, par ailleurs, interdit l’entrée libre de nouveaux producteurs sur ce marché, il y a bien exploitation des clients. Mais ce qui est en cause n’est pas le fait que les producteurs soient cartellisés, mais le fait que cette structure productive soit le résultat de l’exercice de la contrainte et non des libres décisions des individus.
Prenons un autre exemple, apparemment plus pacifique. Dans certains pays du Sahel, on se plaint du mauvais fonctionnement des systèmes de transport collectif par taxi-brousse et on accuse un manque de concurrence. Certains en déduisent donc que les transporteurs privés ne sont pas capables de répondre aux besoins des consommateurs de services de transport de manière efficace et qu’il conviendrait donc de mettre en place un système de transport public dont la justification serait évidemment l’existence d’un « monopole naturel » dans ce domaine. Que se passe-t-il en effet ? Plusieurs propriétaires de véhicules proposent leurs services dans une ville, par exemple une capitale, pour desservir une destination donnée en province. Mais certains véhicules sont de mauvaise qualité et les usagers potentiels, les considérant comme des cercueils ambulants, ne veulent pas les utiliser. Or, certains chauffeurs ont imposé la règle selon laquelle on doit remplir le véhicule qui attend des clients depuis le plus de temps avant de pouvoir monter dans le véhicule suivant. Ainsi, si le véhicule dont le stationnement est le plus ancien est considéré comme un cercueil ambulant, personne ne veut y monter, mais personne ne peut faire reconnaître son droit de monter dans le véhicule suivant, qui est peut-être de bonne qualité. Il arrive alors que les clients attendent des heures ou des jours avant de pouvoir partir vers leur destination. Or ce qui est en cause, ce n’est pas l’incapacité d’un système de producteurs en concurrence à satisfaire les besoins, c’est en réalité le fait que des actes d’intimidation et de contrainte physique empêchent la liberté contractuelle105. Ce qui est en cause ce n’est pas une prétendue faillite du marché et de la concurrence, c’est au contraire l’existence d’obstacles à la concurrence. La réponse ne consiste évidemment pas à créer un monopole public de transport, mais à mettre en place un système institutionnel qui garantisse la liberté contractuelle et le respect des droits individuels sans lesquels, bien sûr, la concurrence ne peut pas jouer (puisqu’elle se définit comme la liberté d’entrer sur un marché).
Mais le plus souvent la contrainte est une contrainte légale et publique. Si un cartel exploite les consommateurs c’est parce que l’État impose aux producteurs d’un bien particulier de se constituer en cartel et accorde un privilège de monopole aux membres de ce cartel. A titre d’exemple, dans beaucoup de pays, il existe un cartel obligatoire dans le domaine de la production de monnaie. Tous les producteurs de monnaie – les banques – d’un pays sont obligés de participer à un système monétaire qui n’est rien d’autre qu’un cartel monétaire. En effet, tous ces producteurs sont obligés d’homogénéiser leurs produits : les banques situées sur le territoire français (ou sur l’Euroland) doivent participer au cartel monétaire qui produit des francs (des euros) et qui est contrôlé par la Banque de France (la Banque centrale européenne). La liberté d’entrer sur le marché n’existe pas, pas plus que la liberté de quitter le cartel monétaire pour devenir producteur indépendant ou pour rejoindre un autre cartel. Par ailleurs, diverses dispositions attribuent au cartel monétaire des privilèges de type monopolistique. Il en est ainsi lorsqu’il existe un contrôle des changes qui interdit ou limite l’utilisation par les citoyens d’autres monnaies que la monnaie nationale. Plus généralement, la législation sur le cours forcé impose que les contrats signés entre résidents d’un pays soient libellés en termes de la monnaie nationale. Il en résulte bien souvent une véritable exploitation des clients, qui se traduit en l’occurrence par l’inflation. En effet, l’inflation représente une détérioration du pouvoir d’achat de la monnaie et celle-ci est rendue possible ou tout au moins grandement facilitée par l’interdiction d’utiliser une monnaie autre que la monnaie nationale106.
Ainsi, ce qui est répréhensible dans tous ces cas, ce qui porte tort aux consommateurs, ce n’est pas le fait que la production de certains biens soit assurée par des entreprises organisées en cartels, mais c’est le fait que les producteurs bénéficient de l’usage de la contrainte, qu’il s’agisse d’une contrainte privée – qui représente une atteinte aux droits individuels – ou d’une contrainte légale. Comme nous l’avons fait remarquer, il est tout à fait étonnant que l’on parte en guerre contre les monopoles privés, qui doivent leurs positions aux bienfaits qu’ils apportent à leurs clients, alors qu’on ne part pas en guerre contre les privilèges de monopole d’origine publique qui sont les seuls à apporter un « super-profit » aux producteurs et à exploiter les consommateurs. De la même manière, on se méfie des cartels privés, mais non des cartels publics. Ces derniers reposent pourtant sur la contrainte et permettent à leurs membres de bénéficier de privilèges de monopole. Le langage, de ce point de vue, n’est pas innocent. On parlera de « cartel » – mot à consonance négative – pour désigner des accords de production entre producteurs privés. Et l’on parlera bien souvent de coopération – mot à consonance positive – pour désigner les accords entre organisations publiques. Or la coopération n’est pas nécessairement bonne en soi.
Si un accord de cartel entre producteurs privés se maintient durablement sans aucun usage de la contrainte physique ou légale, on est alors forcé d’admettre que l’organisation en question permet aux producteurs de mieux répondre aux besoins de leurs clients. Et c’est effectivement le cas. Prenons un exemple, celui de l’IATA, l’organisation internationale du transport aérien, qui constitue un cartel privé. Normalement, les compagnies se concurrencent en essayant de proposer aux voyageurs des services de meilleure qualité à des prix aussi faibles que possible. Mais certains voyageurs – en particulier pour les voyages d’affaires – ne s’intéressent pas seulement au prix du transport, mais aussi à la flexibilité dont ils peuvent bénéficier dans l’organisation de leur voyage. Les compagnies aériennes répondent mieux aux besoins de ces voyageurs en homogénéisant leurs produits plutôt qu’en les différenciant. Ainsi, les billets à plein tarif régis par les accords IATA sont pratiquement substituables les uns aux autres : lorsqu’on détient un billet de ce type, émis par une compagnie particulière, on peut l’échanger presque sans difficultés et sans coût, contre un billet émis par une autre compagnie et ayant des caractéristiques proches (même prix, même type de services). Chaque compagnie estime donc qu’elle a intérêt à placer une partie de sa production de services de transport dans le cartel pour atteindre une clientèle spécifique, mais à garder une autre partie de sa production en dehors du cartel et de faire alors jouer au maximum la concurrence, c’est-à-dire la diversification.
On trouverait des exemples de ce type dans beaucoup d’activités, de telle sorte que de nombreuses entreprises doivent faire des choix stratégiques fondamentaux concernant le degré de différenciation de leurs productions par rapport aux autres producteurs et le degré d’homogénéisation. L’activité informatique en donne un bon exemple : Apple a choisi essentiellement une stratégie de différenciation, alors que les producteurs de PC choisissaient une stratégie de coordination qui, même si elle n’a pas nécessairement pris l’aspect d’accords de cartels en bonne et due forme, ne s’en est pas moins traduite par des efforts pour éviter une trop grande différenciation.
Ces exemples signifient que nous ne pouvons pas préjuger, en tant qu’observateurs extérieurs, du degré de diversification « optimal » dans une activité donnée. Il s’agit là d’un problème de stratégie productive qui tient compte de la perception des besoins du marché, c’est-à-dire des besoins concrets des clients. S’il y a liberté d’entrer sur un marché, on peut valablement faire l’hypothèse que les producteurs s’efforcent de répondre de la manière la plus satisfaisante possible à ces besoins. Il peut en résulter des structures productives très variées et qui d’ailleurs évoluent dans le temps : un très grand nombre de producteurs, ou un producteur unique, ou un cartel de producteurs. Toute législation qui vise à interdire certaines structures de marché censées correspondre à des pratiques anti-concurrentielles est donc nuisible : elle juge du résultat des processus – le nombre de producteurs à un moment donné – sans pouvoir évidemment évaluer les processus qui y conduisent 107. C’est pourquoi toute législation en faveur de la concurrence est anti-concurrentielle – en ce sens qu’elle porte atteinte à la liberté de décision, à la liberté de produire – et il est donc souhaitable qu’elle disparaisse. Il est par contre et bien évidemment souhaitable qu’il existe des procédures de défense des droits susceptibles d’empêcher l’usage de la contrainte. L’Etat, en tant que monopoleur de la contrainte légale, n’est probablement pas le mieux placé pour cela.

105 Les exemples de ce type sont en fait nombreux. Ainsi, un entrepreneur qui a mis en place un système de taxi collectif à prix bas dans le Sud de la France a subi les violences des chauffeurs de taxi traditionnels qui voulaient protéger leurs prix de cartel plus élevés. La relative immunité dont bénéficient dans la France d’aujourd’hui les auteurs de violence physique les incite évidemment à se comporter ainsi. Toujours est-il que, en dehors des limitations à la liberté d’entrée de nature administrative, la violence physique est un moyen d’imposer des « super-profits ». Mais le fait que ces super-profits soient cartellisés ne condamne pas la structure de cartel, mais l’usage de la violence.
106 Sur le fonctionnement des cartels monétaires, on peut se reporter à notre ouvrage, La Vérité sur la monnaie, Paris, Odile Jacob, 1990.
107 À titre d’exemple, une entreprise d’auto-école française a été poursuivie pour « concurrence déloyale » lorsqu’elle pratiquait des prix plus bas que les autres entreprises similaires de sa ville ; elle a été poursuivie pour collusion lorsqu’elle a, en conséquence, décidé de pratiquer les mêmes tarifs que les autres … Sans doute l’aurait-on poursuivie pour exploitation des consommateurs si elle s’était ensuite décidée à demander des prix plus élevés.

Pascal Salin, in Libéralisme

Amazon et surréalisme syndical

novembre 25, 2007

Reçu par mail:

Chers Clients d’Amazon,

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Aujourd’hui, votre droit à la livraison gratuite est menacé. Le Syndicat de la Librairie Française (SLF) a intenté une action en justice contre Amazon, et contre d’autres libraires sur le Net, visant à nous faire renoncer à la gratuité des frais de port sur les livres. Amazon.fr ne pense pas que cette action aille dans l’intérêt des lecteurs, ni d’ailleurs dans celui des auteurs et écrivains. Aussi allons-nous continuer à défendre vigoureusement votre droit à bénéficier de la livraison gratuite.

En tant que lecteur, votre opinion en la matière est très importante, et nous sommes persuadés que les libraires du Syndicat de la Librairie Française apprécieraient aussi de connaître votre avis.

Si vous tenez à la livraison gratuite, merci de nous le dire et de le faire savoir au SLF. Vous pouvez ainsi envoyer votre point de vue à Amazon (pour-la-livraison-gratuite@amazon.fr) et au SLF (slf@nerim.fr).

A bientôt sur http://www.amazon.fr

Xavier Garambois
Directeur Général

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Going Places (1948)

juin 18, 2007


Your Safety First

juin 6, 2007


Your Safety First
envoyé par SimonAubert

Moi, le crayon

février 15, 2007

Je suis un crayon noir – le crayon de bois ordinaire que connaissent tous ceux qui savent lire et écrire, garçons, filles et adultes. (Mon nom officiel est  » Mongol 482.  » Mes nombreux éléments sont assemblés, fabriqués et finis par la Eberhard Faber Pencil Company.)

Ecrire est à la fois ma vocation et mon métier [jeu de mots anglais entre vocation et avocation=métier. NdT] ; c’est tout ce que je fais.

Vous pourriez vous demander pourquoi je devrais écrire une généalogie. Eh bien, pour commencer, mon histoire est intéressante. Et, ensuite, je suis un mystère – plus grand qu’un arbre ou un coucher de soleil, et même qu’un éclair. Mais, malheureusement, ceux qui m’utilisent me considèrent comme faisant partie du décor, comme si je n’étais qu’un simple événement sans antécédents. Cette attitude superficielle me relègue au niveau du banal. C’est un exemple de la grave erreur que l’humanité ne peut pas continuer à commettre trop longtemps sans danger. Car, comme l’a observé le sage G.K. Chersterton,  » Nous périssons faute d’émerveillement, et non pas faute de merveilles. [We are perishing for want of wonder, not for want of wonders]. « 

Moi, le crayon, aussi simple que je paraisse, je mérite votre émerveillement et votre respect, une affirmation que je vais essayer de prouver. En fait, si vous pouvez me comprendre – non, c’est trop demander à quelqu’un – si vous pouvez prendre conscience du caractère miraculeux que je symbolise, vous pourrez sauver la liberté que l’humanité est si malheureusement en train de perdre. J’ai une profonde leçon à enseigner. Et je peux l’enseigner mieux qu’une automobile, un avion ou un lave-vaisselle parce que – eh bien, parce que je suis en apparence si simple.

Simple ? Et pourtant, pas une seule personne à la surface de cette terre ne sait comment me fabriquer. Ceci semble invraisemblable, non ? Particulièrement quand on se rend compte qu’on produit chaque année un demi milliard de mes semblables aux Etats-Unis.

Prenez-moi et regardez-moi, que voyez-vous ? On ne voit pas grand-chose : il y a du bois, de la laque, la marque imprimée, la mine, un peu de métal et une gomme.
D’innombrables antécédents

Tout comme vous ne pouvez pas remonter votre arbre généalogique très loin, il m’est impossible de nommer et d’expliquer tous mes antécédents. Mais je voudrais en suggérer suffisamment pour bien vous faire comprendre leur richesse et leur complexité.

Mon arbre généalogique commence avec ce qui est bel et bien un arbre : un cèdre de l’espèce qui pousse en Californie du Nord et en Oregon. Réfléchissez maintenant avec attention à toutes les scies, à tous les camions, à toutes les cordes et aux innombrables autres équipements utilisés pour obtenir et transporter les rondins de cèdre vers les voies de chemin de fer. Pensez à toutes les personnes et aux compétences innombrables qui ont participé à leur fabrication : l’extraction du minerai, la fabrication de l’acier et sa transformation en scies, haches et moteurs ; la culture du chanvre et toutes les étapes aboutissant à une corde grosse et lourde ; les campements d’exploitation du bois avec leurs lits et leurs mess, la culture et la cuisine de toute la nourriture. Tiens, d’incalculables milliers de gens ont joué un rôle dans chaque tasse de café que boivent les bûcherons !

Les rondins sont envoyés vers une fabrique à San Leandro, en Californie. Pouvez-vous imaginer les individus qui ont créé les wagons-plateforme, les rails et les locomotives, et ceux qui ont construit et installé les moyens de communication qu’ils supposent. Ces légions font partie de mes antécédents.

Réfléchissez au travail à San Leandro. Les rondins sont coupés en petites lames, de la longueur d’un crayon et d’une épaisseur inférieure à 6 millimètres. Celles-ci sont séchées dans un four et teintées pour la même raison qu’une femme met du rouge sur son visage. Les gens préfèrent que je sois joli, plutôt que d’un blanc pâle. Les lames sont cirées et à nouveau séchées en four. Combien de savoir-faire entrent dans la fabrication des teintes et des fours, ou dans la fourniture de la chaleur, de la lumière et de l’énergie, des courroies, des moteurs et des autres choses que réclame une fabrique ? Des balayeurs de la fabrique parmi mes ancêtres ? Oui, et aussi les hommes qui ont versé le béton du barrage d’une centrale hydraulique de la Pacific Gas and Electric Company qui approvisionne la fabrique en énergie.

N’oubliez pas les ancêtres actuels et lointains qui ont aidé à transporter soixante voitures de lames d’un côté à l’autre du pays.

Une fois dans l’usine à crayons – 4 millions de dollars de machines et de bâtiments, capital entièrement accumulé par des parents à moi – chaque lame se voit donner huit rainures par une machine complexe, après quoi une autre machine place une mine dans une lame sur deux, met de la colle et dispose une autre lame au-dessus – un sandwich à la mine pour ainsi dire. Sept frères et moi sommes mécaniquement taillés dans ce sandwich de bois.

Ma mine elle-même est complexe. Le graphite est extrait à Ceylan. Pensez à ces mineurs, à ceux qui ont fabriqué leurs nombreux outils ou les sacs en papier dans lesquels on transporte le graphite ou encore la ficelle qui permet d’attacher ces sacs, à ceux qui les ont mis à bords des bateaux et à ceux qui ont fabriqué ces bateaux. Même les gardiens de phare le long de la route ont aidé à ma naissance – et aussi les pilotes des ports.

Le graphite est mélangé à de l’argile du Mississipi dont on utilise l’hydroxyde d’ammonium pour le processus d’affinage. Puis des agents mouillants sont ajoutés, comme du suif sulfoné – des graisses animales ayant réagi avec de l’acide sulfurique. Après être passé au travers de nombreuses machines, le mélange se présente finalement comme une extrusion sans fin – comme pour une machine à saucisses – découpée à la dimension voulue, séchée et cuite pendant plusieurs heures à environ 1000 °C. Pour accroître leur résistance et leur aspect lisse, les mines sont alors traitées avec un mélange chaud qui comprend de la cire du Mexique, de la paraffine et des graisses naturelles hydrogénées.

Mon cèdre reçoit six couches de laque. Connaissez-vous tous les ingrédients de la laque ? Qui penserait que les éleveurs de graine de ricin et les raffineurs d’huile de ricin en font partie ? C’est le cas. Tiens, même les processus qui permettent d’obtenir la belle couleur jaune de la laque nécessitent les savoir-faire de plus de personnes que l’on n’en pourrait dénombrer !

Regardez la marque. C’est un film formé en chauffant du charbon noir mélangé avec des résines. Comment faites-vous pour obtenir des résines et, je vous le demande, qu’est ce que le charbon noir ?

Mon bout de métal – la virole – est en laiton. Pensez à toutes les personnes qui extraient le zinc et le cuivre et ceux qui savent faire une feuille brillante de laiton à partir de ces produits de la nature. Ces anneaux noirs sur ma virole sont en nickel noir. Qu’est-ce donc, et comment est-il mis en place ? L’histoire complète qui explique pourquoi le centre de ma virole n’est pas recouvert de nickel prendrait des pages.

Il y a ensuite mon plus grand triomphe, inélégamment appelé dans le métier  » la bonde  » [the plug], la partie que l’homme utilise pour effacer les erreurs qu’il commet avec moi. C’est un élément appelé  » factice  » qui permet d’effacer. Il s’agit d’un produit semblable à du caoutchouc fabriqué en faisant réagir de l’huile de colza des Indes néerlandaises avec du chlorure de soufre. Le caoutchouc, contrairement à l’idée courante, ne sert que pour assurer la liaison. Il y a ensuite de nombreux agents de vulcanisation et d’accélération. La pierre ponce vient d’Italie ; et le pigment qui donne sa couleur à la gomme est du sulfure de cadmium.
Personne ne sait

Quelqu’un veut-il remettre en doute mon affirmation selon laquelle pas une seule personne au monde ne saurait comment me fabriquer ?

En fait, des millions d’êtres humains participent à ma création, et aucun d’entre eux n’en connaît plus que quelques autres. Bon ! Vous allez dire que j’exagère en disant que ma création est liée au cueilleur de baies de café dans le lointain Brésil et aux cultivateurs de nourriture, que c’est une position extrême. Je réitère mon affirmation. Il n’y a pas une personne, parmi ces millions, y compris le président de l’entreprise de crayons, qui contribue plus qu’un tout petit peu, de façon infinitésimale, aux compétences requises. Du point de vus des savoir-faire, la seule différence entre le mineur qui extrait le graphite à Ceylan et le bûcheron de l’Oregon est le type de compétence. On ne peut se passer ni du mineur ni du bûcheron, pas plus que du chimiste de la fabrique ou de l’ouvrier du champ de pétrole – la paraffine étant un dérivé du pétrole.

Voilà un fait étonnant : ni l’ouvrier du champ de pétrole, ni le chimiste, ni le mineur extrayant le graphite ou l’argile, ni aucun de ceux qui équipent ou fabriquent les bateaux, les trains ou les camions, ni aucun de ceux qui font fonctionner la machine assurant le moletage de mon bout de métal, ni le président de la compagnie ne remplissent leur tâches parce qu’ils me veulent. Chacun me désire moins, peut-être, qu’un écolier. En fait, il y en a dans cette multitude qui n’ont jamais vu de crayon et qui ne saurait pas s’en servir. Leur motivation est autre chose que moi. C’est peut-être quelque chose comme ça : chacun parmi ces millions voit qu’il peut ainsi échanger son petit savoir-faire contre des biens et des services qu’il désire ou dont il a besoin. Je peux ou non faire partie de ces articles.
Pas d’esprit organisateur

Il y a quelque chose d’encore plus étonnant : c’est l’absence d’un esprit supérieur, de quelqu’un qui dicte ou dirige énergiquement les innombrables actions qui conduisent à mon existence. On ne peut pas trouver trace d’une telle personne. A la place, nous trouvons le travail de la Main Invisible. C’est le mystère auquel je me référais plus tôt.

Il a été dit que  » seul Dieu pouvait créer un arbre.  » Pourquoi sommes-nous d’accord avec ça ? N’est-ce pas parce que nous comprenons que nous ne pourrions pas en fabriquer un nous-mêmes ? En fait, pouvons-nous décrire un arbre ? Non, sauf dans des termes superficiels. Nous pouvons dire, par exemple, qu’une certaine configuration moléculaire se présente comme un arbre. Mais quel esprit humain pourrait même noter, sans même parler de diriger, les changements constants des molécules se produisent au cours de la vie d’un arbre ? Un tel exploit est totalement impensable !

Moi, le crayon, je suis une combinaison de miracles : un arbre, du zinc, du cuivre, du graphite, etc. Mais, à ces miracles qui existent dans la Nature, s’ajoute un miracle encore plus extraordinaire : la configuration des énergies créatrices humaines – des millions de tout petits savoir-faire se réunissant naturellement et spontanément en réponse à la nécessité et au désir humains et en l’absence de tout esprit organisateur ! Comme seul Dieu peut créer un arbre, j’insiste pour dire que seul Dieu pourrait me créer. L’homme ne peut pas plus diriger ces millions de savoir-faire pour me donner vie qu’il ne peut assembler les molécules pour faire un arbre.

Tout ceci est ce que je veux dire quand j’écris :  » Si vous pouvez prendre conscience du caractère miraculeux que je symbolise, vous pouvez aider à sauver la liberté que l’humanité est si malheureusement en train de perdre.  » Car si l’on se rend compte que ces savoir-faire s’organiseront naturellement, oui, automatiquement en modèles créateurs et productifs permettant de répondre aux nécessités et aux désirs humains – c’est-à-dire en l’absence de gouvernement ou de tout autre esprit organisateur coercitif – alors on possède un ingrédient absolument essentiel de la liberté : une foi dans les gens libres. La liberté est impossible sans cette foi.

Une fois que le gouvernement a un monopole de l’activité créatrice, comme c’est le cas, par exemple, pour la livraison du courrier, la plupart des individus vont croire que le courrier ne pourrait pas être efficacement distribué par des gens libres. En voici la raison :chacun reconnaît qu’il ne sait pas lui-même toutes les choses qui impactent la livraison du courrier. Il reconnaît aussi qu’aucun autre individu ne pourrait le savoir. Ces suppositions sont correctes. Aucune personne ne possède assez de connaissances pour s’acquitter de la distribution du courrier d’un pays, tout comme personne ne possède assez de connaissances pour fabriquer un crayon. Or, sans la foi dans les gens libre – dans l’ignorance que, naturellement et miraculeusement, des millions de petits savoir-faire se formeraient et coopéreraient pour satisfaire ce besoin – l’individu ne peut s’empêcher d’arriver à la conclusion erronée que le courrier ne peut être distribué que grâce à l’esprit organisateur d’un gouvernement.
Des témoignages à la pelle

Si moi, le crayon, j’étais le seul point qui témoigne de ce que les hommes et les femmes peuvent faire lorsqu’ils sont libres d’essayer, alors les gens de peu de foi auraient des arguments. Il y a cependant pléthore de témoignages ; ils sont partout autour de nous. La livraison du courrier est très simple comparée, par exemple, à la fabrication d’une automobile, d’une calculatrice, d’une moissonneuse-batteuse, d’une machine de moulage ou de dizaines de milliers d’autres choses. La livraison ? Eh bien, dans le domaine où les gens ont été libres de distribuer la voix humaine autour de la terre en moins d’une seconde, ils fournissent visuellement et avec le mouvement dans le foyer de tout un chacun un événement lorsqu’il se produit. Ils permettent à 150 passagers de voyager de Seattle à Baltimore en moins de quatre heures. Ils fournissent du gaz du Texas à un fourneau de New York pour des prix très bas et sans subventions. Ils livrent un quart de la production de pétrole du Golfe persique sur notre Côte Est – la moitié d’un tour du monde – pour moins cher que le gouvernement ne facture la livraison d’une lettre de 30 grammes pour l’autre côté de la rue.

La leçon que je veux enseigner est la suivante : laissez libres toutes les énergies créatrices. Organisez juste la société pour qu’elle agisse en harmonie avec cette leçon. Que l’appareil légal de la société éliminent tous les obstacles du mieux qu’il le peut. Permettez à tous ces savoirs créateurs de se répandre librement. Ayez foi dans les hommes et les femmes libres qui répondent à la main invisible. Cette foi sera fortifiée. Moi, le crayon, aussi simple que je sois, offre le miracle de ma création comme témoignage de cette foi pratique, pratique comme le soleil, la pluie, un cèdre ou la bonne terre.

Leonard E. Read, 1958 in The Freeman

Moi, le crayon (Leonard E. Read)

février 15, 2007

Je suis un crayon noir – le crayon de bois ordinaire que connaissent tous ceux qui savent lire et écrire, garçons, filles et adultes. (Mon nom officiel est  » Mongol 482.  » Mes nombreux éléments sont assemblés, fabriqués et finis par la Eberhard Faber Pencil Company.)

Ecrire est à la fois ma vocation et mon métier [jeu de mots anglais entre vocation et avocation=métier. NdT] ; c’est tout ce que je fais.

Vous pourriez vous demander pourquoi je devrais écrire une généalogie. Eh bien, pour commencer, mon histoire est intéressante. Et, ensuite, je suis un mystère – plus grand qu’un arbre ou un coucher de soleil, et même qu’un éclair. Mais, malheureusement, ceux qui m’utilisent me considèrent comme faisant partie du décor, comme si je n’étais qu’un simple événement sans antécédents. Cette attitude superficielle me relègue au niveau du banal. C’est un exemple de la grave erreur que l’humanité ne peut pas continuer à commettre trop longtemps sans danger. Car, comme l’a observé le sage G.K. Chersterton,  » Nous périssons faute d’émerveillement, et non pas faute de merveilles. [We are perishing for want of wonder, not for want of wonders]. « 

Moi, le crayon, aussi simple que je paraisse, je mérite votre émerveillement et votre respect, une affirmation que je vais essayer de prouver. En fait, si vous pouvez me comprendre – non, c’est trop demander à quelqu’un – si vous pouvez prendre conscience du caractère miraculeux que je symbolise, vous pourrez sauver la liberté que l’humanité est si malheureusement en train de perdre. J’ai une profonde leçon à enseigner. Et je peux l’enseigner mieux qu’une automobile, un avion ou un lave-vaisselle parce que – eh bien, parce que je suis en apparence si simple.

Simple ? Et pourtant, pas une seule personne à la surface de cette terre ne sait comment me fabriquer. Ceci semble invraisemblable, non ? Particulièrement quand on se rend compte qu’on produit chaque année un demi milliard de mes semblables aux Etats-Unis.

Prenez-moi et regardez-moi, que voyez-vous ? On ne voit pas grand-chose : il y a du bois, de la laque, la marque imprimée, la mine, un peu de métal et une gomme.
D’innombrables antécédents

Tout comme vous ne pouvez pas remonter votre arbre généalogique très loin, il m’est impossible de nommer et d’expliquer tous mes antécédents. Mais je voudrais en suggérer suffisamment pour bien vous faire comprendre leur richesse et leur complexité.

Mon arbre généalogique commence avec ce qui est bel et bien un arbre : un cèdre de l’espèce qui pousse en Californie du Nord et en Oregon. Réfléchissez maintenant avec attention à toutes les scies, à tous les camions, à toutes les cordes et aux innombrables autres équipements utilisés pour obtenir et transporter les rondins de cèdre vers les voies de chemin de fer. Pensez à toutes les personnes et aux compétences innombrables qui ont participé à leur fabrication : l’extraction du minerai, la fabrication de l’acier et sa transformation en scies, haches et moteurs ; la culture du chanvre et toutes les étapes aboutissant à une corde grosse et lourde ; les campements d’exploitation du bois avec leurs lits et leurs mess, la culture et la cuisine de toute la nourriture. Tiens, d’incalculables milliers de gens ont joué un rôle dans chaque tasse de café que boivent les bûcherons !

Les rondins sont envoyés vers une fabrique à San Leandro, en Californie. Pouvez-vous imaginer les individus qui ont créé les wagons-plateforme, les rails et les locomotives, et ceux qui ont construit et installé les moyens de communication qu’ils supposent. Ces légions font partie de mes antécédents.

Réfléchissez au travail à San Leandro. Les rondins sont coupés en petites lames, de la longueur d’un crayon et d’une épaisseur inférieure à 6 millimètres. Celles-ci sont séchées dans un four et teintées pour la même raison qu’une femme met du rouge sur son visage. Les gens préfèrent que je sois joli, plutôt que d’un blanc pâle. Les lames sont cirées et à nouveau séchées en four. Combien de savoir-faire entrent dans la fabrication des teintes et des fours, ou dans la fourniture de la chaleur, de la lumière et de l’énergie, des courroies, des moteurs et des autres choses que réclame une fabrique ? Des balayeurs de la fabrique parmi mes ancêtres ? Oui, et aussi les hommes qui ont versé le béton du barrage d’une centrale hydraulique de la Pacific Gas and Electric Company qui approvisionne la fabrique en énergie.

N’oubliez pas les ancêtres actuels et lointains qui ont aidé à transporter soixante voitures de lames d’un côté à l’autre du pays.

Une fois dans l’usine à crayons – 4 millions de dollars de machines et de bâtiments, capital entièrement accumulé par des parents à moi – chaque lame se voit donner huit rainures par une machine complexe, après quoi une autre machine place une mine dans une lame sur deux, met de la colle et dispose une autre lame au-dessus – un sandwich à la mine pour ainsi dire. Sept frères et moi sommes mécaniquement taillés dans ce sandwich de bois.

Ma mine elle-même est complexe. Le graphite est extrait à Ceylan. Pensez à ces mineurs, à ceux qui ont fabriqué leurs nombreux outils ou les sacs en papier dans lesquels on transporte le graphite ou encore la ficelle qui permet d’attacher ces sacs, à ceux qui les ont mis à bords des bateaux et à ceux qui ont fabriqué ces bateaux. Même les gardiens de phare le long de la route ont aidé à ma naissance – et aussi les pilotes des ports.

Le graphite est mélangé à de l’argile du Mississipi dont on utilise l’hydroxyde d’ammonium pour le processus d’affinage. Puis des agents mouillants sont ajoutés, comme du suif sulfoné – des graisses animales ayant réagi avec de l’acide sulfurique. Après être passé au travers de nombreuses machines, le mélange se présente finalement comme une extrusion sans fin – comme pour une machine à saucisses – découpée à la dimension voulue, séchée et cuite pendant plusieurs heures à environ 1000 °C. Pour accroître leur résistance et leur aspect lisse, les mines sont alors traitées avec un mélange chaud qui comprend de la cire du Mexique, de la paraffine et des graisses naturelles hydrogénées.

Mon cèdre reçoit six couches de laque. Connaissez-vous tous les ingrédients de la laque ? Qui penserait que les éleveurs de graine de ricin et les raffineurs d’huile de ricin en font partie ? C’est le cas. Tiens, même les processus qui permettent d’obtenir la belle couleur jaune de la laque nécessitent les savoir-faire de plus de personnes que l’on n’en pourrait dénombrer !

Regardez la marque. C’est un film formé en chauffant du charbon noir mélangé avec des résines. Comment faites-vous pour obtenir des résines et, je vous le demande, qu’est ce que le charbon noir ?

Mon bout de métal – la virole – est en laiton. Pensez à toutes les personnes qui extraient le zinc et le cuivre et ceux qui savent faire une feuille brillante de laiton à partir de ces produits de la nature. Ces anneaux noirs sur ma virole sont en nickel noir. Qu’est-ce donc, et comment est-il mis en place ? L’histoire complète qui explique pourquoi le centre de ma virole n’est pas recouvert de nickel prendrait des pages.

Il y a ensuite mon plus grand triomphe, inélégamment appelé dans le métier  » la bonde  » [the plug], la partie que l’homme utilise pour effacer les erreurs qu’il commet avec moi. C’est un élément appelé  » factice  » qui permet d’effacer. Il s’agit d’un produit semblable à du caoutchouc fabriqué en faisant réagir de l’huile de colza des Indes néerlandaises avec du chlorure de soufre. Le caoutchouc, contrairement à l’idée courante, ne sert que pour assurer la liaison. Il y a ensuite de nombreux agents de vulcanisation et d’accélération. La pierre ponce vient d’Italie ; et le pigment qui donne sa couleur à la gomme est du sulfure de cadmium.
Personne ne sait

Quelqu’un veut-il remettre en doute mon affirmation selon laquelle pas une seule personne au monde ne saurait comment me fabriquer ?

En fait, des millions d’êtres humains participent à ma création, et aucun d’entre eux n’en connaît plus que quelques autres. Bon ! Vous allez dire que j’exagère en disant que ma création est liée au cueilleur de baies de café dans le lointain Brésil et aux cultivateurs de nourriture, que c’est une position extrême. Je réitère mon affirmation. Il n’y a pas une personne, parmi ces millions, y compris le président de l’entreprise de crayons, qui contribue plus qu’un tout petit peu, de façon infinitésimale, aux compétences requises. Du point de vus des savoir-faire, la seule différence entre le mineur qui extrait le graphite à Ceylan et le bûcheron de l’Oregon est le type de compétence. On ne peut se passer ni du mineur ni du bûcheron, pas plus que du chimiste de la fabrique ou de l’ouvrier du champ de pétrole – la paraffine étant un dérivé du pétrole.

Voilà un fait étonnant : ni l’ouvrier du champ de pétrole, ni le chimiste, ni le mineur extrayant le graphite ou l’argile, ni aucun de ceux qui équipent ou fabriquent les bateaux, les trains ou les camions, ni aucun de ceux qui font fonctionner la machine assurant le moletage de mon bout de métal, ni le président de la compagnie ne remplissent leur tâches parce qu’ils me veulent. Chacun me désire moins, peut-être, qu’un écolier. En fait, il y en a dans cette multitude qui n’ont jamais vu de crayon et qui ne saurait pas s’en servir. Leur motivation est autre chose que moi. C’est peut-être quelque chose comme ça : chacun parmi ces millions voit qu’il peut ainsi échanger son petit savoir-faire contre des biens et des services qu’il désire ou dont il a besoin. Je peux ou non faire partie de ces articles.
Pas d’esprit organisateur

Il y a quelque chose d’encore plus étonnant : c’est l’absence d’un esprit supérieur, de quelqu’un qui dicte ou dirige énergiquement les innombrables actions qui conduisent à mon existence. On ne peut pas trouver trace d’une telle personne. A la place, nous trouvons le travail de la Main Invisible. C’est le mystère auquel je me référais plus tôt.

Il a été dit que  » seul Dieu pouvait créer un arbre.  » Pourquoi sommes-nous d’accord avec ça ? N’est-ce pas parce que nous comprenons que nous ne pourrions pas en fabriquer un nous-mêmes ? En fait, pouvons-nous décrire un arbre ? Non, sauf dans des termes superficiels. Nous pouvons dire, par exemple, qu’une certaine configuration moléculaire se présente comme un arbre. Mais quel esprit humain pourrait même noter, sans même parler de diriger, les changements constants des molécules se produisent au cours de la vie d’un arbre ? Un tel exploit est totalement impensable !

Moi, le crayon, je suis une combinaison de miracles : un arbre, du zinc, du cuivre, du graphite, etc. Mais, à ces miracles qui existent dans la Nature, s’ajoute un miracle encore plus extraordinaire : la configuration des énergies créatrices humaines – des millions de tout petits savoir-faire se réunissant naturellement et spontanément en réponse à la nécessité et au désir humains et en l’absence de tout esprit organisateur ! Comme seul Dieu peut créer un arbre, j’insiste pour dire que seul Dieu pourrait me créer. L’homme ne peut pas plus diriger ces millions de savoir-faire pour me donner vie qu’il ne peut assembler les molécules pour faire un arbre.

Tout ceci est ce que je veux dire quand j’écris :  » Si vous pouvez prendre conscience du caractère miraculeux que je symbolise, vous pouvez aider à sauver la liberté que l’humanité est si malheureusement en train de perdre.  » Car si l’on se rend compte que ces savoir-faire s’organiseront naturellement, oui, automatiquement en modèles créateurs et productifs permettant de répondre aux nécessités et aux désirs humains – c’est-à-dire en l’absence de gouvernement ou de tout autre esprit organisateur coercitif – alors on possède un ingrédient absolument essentiel de la liberté : une foi dans les gens libres. La liberté est impossible sans cette foi.

Une fois que le gouvernement a un monopole de l’activité créatrice, comme c’est le cas, par exemple, pour la livraison du courrier, la plupart des individus vont croire que le courrier ne pourrait pas être efficacement distribué par des gens libres. En voici la raison :chacun reconnaît qu’il ne sait pas lui-même toutes les choses qui impactent la livraison du courrier. Il reconnaît aussi qu’aucun autre individu ne pourrait le savoir. Ces suppositions sont correctes. Aucune personne ne possède assez de connaissances pour s’acquitter de la distribution du courrier d’un pays, tout comme personne ne possède assez de connaissances pour fabriquer un crayon. Or, sans la foi dans les gens libre – dans l’ignorance que, naturellement et miraculeusement, des millions de petits savoir-faire se formeraient et coopéreraient pour satisfaire ce besoin – l’individu ne peut s’empêcher d’arriver à la conclusion erronée que le courrier ne peut être distribué que grâce à l’esprit organisateur d’un gouvernement.
Des témoignages à la pelle

Si moi, le crayon, j’étais le seul point qui témoigne de ce que les hommes et les femmes peuvent faire lorsqu’ils sont libres d’essayer, alors les gens de peu de foi auraient des arguments. Il y a cependant pléthore de témoignages ; ils sont partout autour de nous. La livraison du courrier est très simple comparée, par exemple, à la fabrication d’une automobile, d’une calculatrice, d’une moissonneuse-batteuse, d’une machine de moulage ou de dizaines de milliers d’autres choses. La livraison ? Eh bien, dans le domaine où les gens ont été libres de distribuer la voix humaine autour de la terre en moins d’une seconde, ils fournissent visuellement et avec le mouvement dans le foyer de tout un chacun un événement lorsqu’il se produit. Ils permettent à 150 passagers de voyager de Seattle à Baltimore en moins de quatre heures. Ils fournissent du gaz du Texas à un fourneau de New York pour des prix très bas et sans subventions. Ils livrent un quart de la production de pétrole du Golfe persique sur notre Côte Est – la moitié d’un tour du monde – pour moins cher que le gouvernement ne facture la livraison d’une lettre de 30 grammes pour l’autre côté de la rue.

La leçon que je veux enseigner est la suivante : laissez libres toutes les énergies créatrices. Organisez juste la société pour qu’elle agisse en harmonie avec cette leçon. Que l’appareil légal de la société éliminent tous les obstacles du mieux qu’il le peut. Permettez à tous ces savoirs créateurs de se répandre librement. Ayez foi dans les hommes et les femmes libres qui répondent à la main invisible. Cette foi sera fortifiée. Moi, le crayon, aussi simple que je sois, offre le miracle de ma création comme témoignage de cette foi pratique, pratique comme le soleil, la pluie, un cèdre ou la bonne terre.

Leonard E. Read, 1958 in The Freeman

So long, Mister Friedman!

novembre 18, 2006


La communauté libérale a appris avec une émotion certaine le décès de l’économiste Milton Friedman le 16 novembre 2006, à l’âge de 94 ans.

Superstar de l’Ecole de Chicago et co-fondateur de la Société du Mont Pélerin, il s’opposa avec véhémence aux sophismes keynesiens, alors éminement populaires, au travers de sa théorie monétariste visant à réduire l’inflation. « Capitalisme et liberté » (1962) devint rapidement un ouvrage de référence. « Rien n’est moins important que la monnaie… quand elle est bien gérée. » aimait-il à dire.

En récompense de ses brillants travaux sur la monnaie, ce libertarien reçut en 1976 le Prix d’Economie de la Banque de Suède.

Si l’on ne peut omettre la controverse sordide liée aux Chicago Boys de Pinochet, il n’en demeure pas moins que nous perdons ici un libertarien des plus appréciés, des plus pertinents qui soient

So long, Mister Friedman!

Galileo, le piège utilitariste A la fin des a…

janvier 12, 2006

Galileo, le piège utilitariste

A la fin des années 1970, le Department of Defense américain lançait le projet NAV.S.T.A.R-G.P.S, autrement dit le GPS, un système de positionnement par satellite fonctionnant sur le principe de la triangulation grâce à une constellation de 24 satellites. Révolution dans le monde militaire, le GPS n’offrit pendant de nombreuses années qu’une faible précision aux civils (de l’ordre d’un centaine de mètres). En 2000, Bill Clinton permet une amélioration du service pour atteindre une précision de 20 mètres. Tout ceci, je ne vous le cache pas, financé gracieusement par le contribuable américain, qui, comme en France, n’a pas son mot à dire. Quoiqu’ exceptionnel en soit, ce système n’est pas dénué de problèmes : les signaux peuvent être perturbés (par le relief, l’atmosphère, ..), déviés en ricochant sur une surface, et surtout il est placé sous contrôle de l’armée américaine, laquelle a par là même l’opportunité de dégrader les signaux, voire de les couper.
En réaction à l’apparition du GPS, les militaires soviétiques mettent en route le projet GLONASS, qui aurait du s’appeler GRONAZE tellement ses performances tiennent de celles de la Lada.
Ainsi, il était urgent qu’apparaisse un concurrent au GPS en vue de casser le monopole, apporter un meilleur service tout en étant indépendant de la diplomatie ou des intérêts américains. Une organisation que l’on ne connaît pas très bien, usant de sigles ficelles, l’ Union Européenne (payée par vos impôts) s’acoquine alors avec une autre agence l’ESA (un peu long à expliquer mais vous pouvez être certains qu’il y’a quelques centaines d’euros de votre poche dans ce machin) en vue de bâtir…. Galileo. Boum, dans la gueule des Amerloques! Pas moins de trente satellites gravitant autour de 3 orbites différents ça va impressionner le populo, qui, ébloui par la lumière des étoiles n’a pas eu conscience de s’être fait racketté par les racailles fiscales.
A fonctionnement étatique, gestion complexe : l’UE associée, je viens de l’écrire, avec l’ESA fonde Galileo Joint Undertaking (autrement dit une bonne part de votre fric), qui accorde des concessions à deux consortiums iNavSat (EADS, Thales, Inmarsat) et Eurely (Alcatel, Finmeccanica, AENA, Hispasat) valables jusqu’en 2026. Vous suivez ? Je continue. D’autres pays non européens ont aussi signé des accords de participation : la Chine (pas Taïwan, évidemment mais la République Populaire Chinoise), l’Inde, Israël et l’Ukraine, des discussions étant en cours avec une bonne dizaines d’autres pays. Dans ce capharnaüm, on ne sait plus qui fait quoi ou qui paye. Car, vous vous en doutiez, l’addition est salée : environ 3,4 milliards d’euros (je précise environ, les chiffres ayant tendance à prendre de l’altitude de semaines en semaines) dont une grande partie ( à priori un tiers) proviendra de financement publique.
Vous avouerez une chose étrange néanmoins : pour éviter de dépendre de considérations politico-diplomatiques propres au GPS, d’autres Etats rentrent dans le jeu. Autrement dit, le problème n’est pas résolu, il est simplement camouflé : tant que des Etats contrôleront ces systèmes, nous serons à la merci des appétits des puissants rois de ce monde. Enfin, ce que j’en dis, hein…
D’ailleurs, avons-nous réellement besoin de l’Etat pour Galileo? Les fonctionnaires de l’Education Nationale nous ont formé à penser que celui-ci répondrait à tous nos problèmes, et que Galileo étant utile pour tous, il se devait de le financer, mutualisant tous les efforts possibles (dixit l’étatiste). Le journaliste, privilégié du système, rajoutera que les investissements ne peuvent qu’être pris en charge par l’Etat, aucune société privée ne pouvant se permettre des investissements à long terme.
Clouons déjà le bec à l’homme du canard en lui faisant part de quelques découvertes réalisées par le secteur privé : la roue, l’avion, le DVD, la voiture, le chemin de fer, la carte à puce, la voiture hybride, la pile à hydrogène, … Si ces inventions n’ont en effet pas coûtée trois milliards d’euros de développement, il est à noter qu’il est devenu plus aisé de nos jours de trouver des financements, en particulier grâce au système d’actionnariat. Maintenant, passons à votre cher professeur, jadis perché sur les barricades de la Sorbonne et aujourd’hui lecteur assidu du Monde Diplomatique entre deux réunions syndicales : d’une part il n’est pas sûr que tout le monde profite de Galileo (le contraire est même certain) et d’autre part il me semble que l’action de s’accaparer le bien d’une personne sans son consentement porte un nom : le vol. Que ceci soit le fait d’une ou plusieurs personnes n’y change rien, pas plus que son utilité. Rothbard écrivait à ce propos « Un voleur qui justifierait son vol en expliquant comment il a réellement aidé ses victimes et comment ses dépenses ont stimulé le commerce ne convaincrait personne ; mais quand sa théorie revêt l’apparence d’équations keynésiennes et de références édifiantes à « l’effet multiplicateur », elle emporte davantage la conviction, malheureusement. ». Qui plus est, si l’utilité du système n’est plus à démontrer, qu’il y’a des clients potentiels, en bref qu’il est rentable, je ne vois pas pour quelle raison on nous ponctionne. J’avoue volontiers que bâtir une entreprise de toute pièce dans le spatial relève de l’exploit : elles devront sans doute naître de la privatisation des agences existantes.

L’ingérence des Etats relève d’une erreur grossière de jugement économique (résultat de dizaines d’années de keynesianisme utilitariste) sans oublier un souci de propagande pro-Toulouse, pro-Europe et fondamentalement étatiste. Pour autant, je n’imagine pas un instant que mon analyse connaisse un grand succès dans un monde où le vol trouve grâce au yeux de certains s’il peut les servir.

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