Un Beau Rêve (Karl Popper)


Je suis resté socialiste pendant plusieurs années encore, même après mon refus du marxisme. Et si la confrontation du socialisme et de la liberté individuelle était réalisable, je serais socialiste aujourd’hui encore. Car rien de mieux que de vivre une vie modeste, simple et libre dans une société égalitaire. Il me fallut du temps avant de réaliser que ce n’était qu’un beau rêve; que la liberté importe davantage que l’égalité; que la tentative d’instaurer l’égalité met la liberté en danger; et que, à sacrifier la liberté, on ne fait même pas régner l’égalité parmi ceux qu’on a asservis.

Karl Popper, in La Quête Inachevée (Unended Quest: An Intellectual Autobiography)

Une Réponse to “Un Beau Rêve (Karl Popper)”

  1. plutôtlibéralaufond Says:

    C’est curieux , j’ai suivi un peu le même chemin depuis vingt ans(j’en ai quarante sept!) et je me souviens de la phrase de Winston Churchill: » qu’en on est pas de gauche à vingt ans c’est qu’on à pas de coeur et quand on est encore de gauche à quarante, alors c’est qu’on a pas de tête ».
    Bien sûr, c’est un peu péremptoire , mais avec la crise actuelle que l’on fait abusivement porter sur l’ensemble des politique libérales, je reste néanmoins sceptique sur cet étrange retour des états dans la « relance ».
    Et si je suis devenu libéral, je ne me sens pas pour autant conservateur, j’ai plutôt l’impression que ce sont les socio-démocrates (sans parler de ce qu’il ya plus à gauche encore) de tous bords qui le sont.

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