Archive for the ‘Services publiques’ Category

Vendredi 21 Avril (Jean-François Revel)

avril 21, 2009


Vendredi 21 Avril [2000, note du webmestre]. Après 38 jours de grève, les facteurs niçois, ayant enfin réussi à « négocier » avec la direction, c’est-à-dire à imposer à celle-ci toutes leurs exigences, reprennent le travail. Mais ils trouvent intolérable que la Poste embauche pendant deux semaines quelques intérimaires pour aider à distribuer moins lentement les quelques 2 millions d’objets que les Niçois n’ont pas reçus. Ainsi les citoyens-contribuables attendront encore plus longtemps leur courrier. Les facteurs estiment qu’il revient à eux seuls d’assurer leur « mission de service public » !!

Grand révélation à la radio : depuis l’arrestation de Dutroux, ce pédophile assassin de petites filles, en Belgique, la police, la justice, les autorités belges sont plus vigilantes, la répression contre les pédophiles plus dure, si bien, disent les sociologues, qu’on peut parler d’une ère d’avant et d’après Dutroux. Est-il vraiment nécessaire d’avoir recours à l’immense savoir des sociologues pour faire un constat qui est à la portée de n’importe quel lecteur du journal du matin ? La poudre aux yeux scientifique, spécialité de la sociologie.

Ai-je bien entendu Mme Lebranchu, ministre de je ne sais quoi, exprimer sa « très profonde émotion » devant la mort « bouleversante » de la jeune femme tuée dans l’attentat de Dinan, tout en ajoutant que l’on peut, certes, s’en prendre à un symbole (le « Macdo », symbole de la mondialisation, de l’impérialisme américain) à condition d’épargner les vies humaines ? Elle trouve donc légal, républicain et légitime de détruire un restaurant à coups d’explosifs à condition qu’il n’y ait pas mort d’homme ? Il est urgent que Mme Lebranchu demande à sa collègue, la gardeuse des Sceaux, de lui offrir un exemplaire du Code pénal français

La dernière fois que j’ai vu Mario Vargas Llosa, le 27 mars dernier, lors d’un déjeuner chez Claude Imbert, il m’a apporté un exemplaire de son nouveau roman, La Fiesta del Chivo, qui vient de sortir à Madrid. Je l’ai emporté en Bretagne et j’en achève aujourd’hui la lecture.
L’histoire se déroule à Saint-Domingue, en partie durant la dernière année de la dictature de Trujillo, assassiné en 1961. Le dictateur est d’ailleurs l’un des deux personnages principaux du roman. L’autre est une femme de 49 ans, qui revient dans son île d’origine en 1996 après avoir vécu trente-cinq ans aux Etats-Unis. De prime abord, selon les canons de la critique contemporaine, rien ne semble plus vieillot que le roman historique. Mais, précisément, La Fiesta del Chivo n’est pas un roman historique, c’est un roman dont certains personnages se trouvent par ailleurs figurer également dans les livres d’histoire. Mais ils sont traités ici en personnage de roman. Non pas que Mario prennent [ NB: cette coquille figure dans l’édition originale, l’auteur du blog entend la conserver ainsi ] des libertés avec la vérité historique. Il s’agirait alors d’histoire romancée, ce qui est tout différent. Historiques ou non, les personnages sont pour le romancier d’abord des êtres humains, qui partagent cette qualité avec les personnages imaginaires qu’ils côtoient dans le récit. En même temps, rien de moins « classique » que la structure même de ce récit, la juxtaposition et le chevauchement des séquences, qui s’éclairent mutuellement sans que le romancier explique jamais rien de façon didactique ou pesante. Nul besoin d’explication quant l’art est présent. Les lecteurs peuvent avoir oublié ou n’avoir jamais su ce qu’a été la dictature de Trujillo – et c’est à coup sûr le cas de 90% d’entre eux – et néanmoins être portés par une puissance narrative qui ne doit rien qu’à elle-même. J’en veux donner pour exemple notamment le récit, étalé par petits paquets tout au long du livre, de l’embuscade nocturne grâce à laquelle une poignée de comploteurs de la liberté parvint à descendre Trujillo.
Et pourtant, le roman véhicule une leçon politique, jamais théorisée, seulement montrée : ce qu’est une dictature cruelle, complète, exercée sur un petit peuple d’à peine 3 millions d’habitants, une dictature où le despote peut tyranniser presque chacun de ses sujets pris individuellement. Une dictature pure, sans idéologie, sauf pour la frime. Le pouvoir absolu d’un homme, d’un tyran ne servant que lui-même, tel que le dépeint Xénophon dans De le tyrannie. Avec le même art, en demeurant dans la seule veine romanesque, Mario avait réussi, dans son Histoire de Mayta, à nous faire vivre intuitivement de l’intérieur ce qu’est le phénomène terroriste. Comment et pourquoi devient-on terroriste, même et surtout dans une démocratie ? Ce déploiement narratif et psychologique au niveau des êtres humains qui en sont les acteurs ou les jouets nous fait saisir la genèse et la nature des phénomènes politiques beaucoup plus profondément que bien des analyses politologiques. Le propre de l’art littéraire est en l’occurence de transformer en réalité dramatique autonome un phénomène politique qui dès lors passionne l’imagination même d’un public qui, a priori, s’en moquait tout à fait.
Sur le plan proprement historique, toutefois, la lecture de la Fiesta del Chivo m’a rappelé un fait que j’avais oublié. C’est que les Etats-Unis ont infligé et ont fait infliger par l’Amérique latine, dans le cadre de l’OEA (Organisation des États américains), des sanctions économiques qui ont fini par mettre à genoux la dictature de Trujillo, avant même que celui-ci ne fût abattu. Or celui-ci était un dictateur de droite et même d’extrême-droite, si jamais il en fut. Les sanctions qui le frappèrent furent beaucoup plus dure que l’embargo que les Etats-Unis (et seulement eux) devaient appliquer plus tard à Castro. Donc, il est faux de dire que Washington n’a cherché à « déstabiliser » que des régimes communisants et jamais des tyrans de droite.

Jean-François Revel, in Les Plats de Saison

Situation spéciale du personnel des services publics.(Clément Colson)

novembre 19, 2007

L’Etat est, en tout pays, le principal employeur. De tout temps, le nombre de ses fonctionnaires et agents a été particulièrement considérable en France, par suite du développement de la centralisation et du goût général pour les organisations régulières, présentant une belle ordonnance et de nombreux contrôles. Dans le monde entier, depuis quarante ans, le développement des services d’intérêt général, notamment en matière d’instruction et de commu­nications, la prédominance des idées interventionnistes et le goût des exploi­tations en régie, la folie d’armements née de la situation créée en Europe en 1871 et des entreprises coloniales, puis accrue, dans les dernières années précédant la guerre actuelle par les menaces répétées de l’Allemagne contre l’indépendance des autres Etats, enfin l’augmentation des besoins du fisc, résultant de toutes ces causes, ont prodigieusement grossi le personnel des administrations nationales ou locales. En France, à la fin de 1893, l’Etat payait directement plus de 600.000 agents civils, en comptant ceux des chemins de fer rachetés ; les départements et les communes en payaient 350.000, dont un tiers environ relevaient en réalité de l’Etat ; l’armée et la marine comptaient en outre, avant l’application de la loi portant à trois ans la durée du service militaire, 720.000 hommes présents sous les drapeaux, parmi lesquels 120.000 environ y étaient volontairement, y exerçaient une certaine autorité ou y remplissaient des fonctions administratives, pour qui enfin leur emploi, dans l’armée ou dans la marine, était une carrière, au moins temporaire. La con­science professionnelle, le zèle et la discipline de ce personnel colossal sont la condition essentielle du maintien de la sécurité nationale et de l’ordre public, auquel il est préposé, et de la bonne exécution des services, chaque jour plus étendus, qui lui sont confiés.

Le caractère collectif et perpétuel des intérêts auxquels répondent les services publics donne nécessairement un caractère spécial à leur organisation, en ce qui concerne le personnel comme à bien d’autres points de vue. Il sem­ble, à première vue, qu’à cet égard ils se rapprochent beaucoup des grandes entreprises privées, notamment de celles qui sont organisées en sociétés anonymes. Mais il existe une différence essentielle dans la situation des chefs.

Jadis, cette différence consistait uniquement dans les conséquences résul­tant éventuellement, pour une entreprise privée ou pour une nation, du défaut de capacité du personnel dirigeant, et déjà elle était considérable. D’un côté comme de l’autre, le chef, tenant ses pouvoirs de sa naissance ou de ses succès, considérait comme un bien propre l’affaire ou l’Etat reçu en héritage ou créé par lui ; son intérêt capital était d’assurer la prospérité de cette affaire ou de cet État, et il avait un pouvoir discrétionnaire pour choisir, récompenser et punir les collaborateurs qui l’y aideraient. Seulement, pas plus alors qu’au­jourd’hui, une affaire privée un peu importante ne pouvait rester longtemps aux mains d’une famille incapable de la bien diriger, d’y attirer un bon person­nel et d’entretenir son zèle par une juste distribution des récompenses et des punitions ; si ces vices n’étaient pas corrigés, la concurrence ne tardait pas à faire disparaître la maison où ils se perpétuaient, et d’autres entreprises pre­naient sa place, au grand profit du public, mieux servi, et du personnel, plus équitablement traité. Au contraire, l’incapacité de la famille en qui s’incarnait la souveraineté d’un Etat pouvait y prolonger longtemps un gouvernement détestable ; si elle finissait par amener soit le remplacement de cette famille par une autre, soit même la dislocation de la nation qu’elle dirigeait ou son assujettissement aux nations voisines, c’était à travers des déchirements dont souffrait le peuple tout entier.

Aujourd’hui, un nouveau mode de désignation des chefs prévaut dans les Etats où le peuple est seul maître de ses destinées, et aussi dans les grandes entreprises, presque toutes organisées en sociétés anonymes. Dans ces deux cas, c’est par l’élection que sont désignés les représentants préposés à la gestion des intérêts communs. Ni les uns, ni les autres ne sont fondés à prétendre que l’élection leur donne le droit de gérer à leur fantaisie une affaire qui n’est pas la leur et qu’elle leur confère les connaissances techniques nécessaires pour diriger avec compétence les divers services. Les actionnaires, pas plus que les électeurs, ne sont en mesure de choisir directement les hom­mes ayant les aptitudes professionnelles indispensables ; la tâche essentielle des représentants investis de leur confiance, administrateurs ou députés, est de découvrir ces hommes et de contrôler leur gestion, pour s’assurer qu’elle est toujours orientée conformément aux intérêts de leurs commettants.

Ici encore, la concurrence, en éliminant les sociétés anonymes où cette tâche serait trop mal exécutée, donne aux règles de bonne administration une sanction qui n’a pas son équivalent dans les services publics. D’autre part, les gérants de ces sociétés, en même temps qu’ils sont ainsi contraints à entretenir le zèle du personnel à tous les degrés par une juste répartition des récom­penses et des punitions, ont la liberté d’action nécessaire à cet effet, car ils tiennent leurs pouvoirs uniquement des actionnaires, dont le seul intérêt est le bon rendement de l’entreprise et le développement de sa clientèle. Au con­traire, les ministres, qui représentent à la tête des services publics l’assemblée générale des actionnaires, comme disait récemment l’un d’eux, savent bien que, parmi les électeurs des députés, dont le vote entraîne leur maintien ou leur renversement, sont compris tous les fonctionnaires civils, tous les candidats à des emplois publics, enfin tous les parents et amis de ces fonction­naires, de ces candidats et des militaires qui n’exercent pas directement le droit de vote. Ils dépendent donc, dans une large mesure, des hommes à qui ils doivent commander. C’est là peut-être la plus grande difficulté à laquelle se heurte aujourd’hui la bonne gestion des affaires publiques ; c’est même un des plus graves, parmi les dangers qui menacent l’ordre social et les finances publiques.

L’organisation du personnel est à peu près la même dans les services publics que dans les grandes sociétés privées. Dans toute administration éten­due et permanente, la grande majorité des agents entrent avec l’idée d’y passer toute leur vie active. Cette disposition habituelle devient absolument générale dans les services publics nationaux ou locaux, gérés directement ou concédés, parce que le caractère spécial des fonctions rend particulièrement difficile à un homme qui en sortirait, n’étant plus jeune, de trouver un nouvel emploi.

Un renvoi ne peut donc être prononcé que pour faute grave, mauvaise volonté persistante ou incapacité, absolue, et il doit être entouré de garanties. Pour entretenir le zèle des agents pendant une longue carrière, on établit d’un côté des mesures disciplinaires, de l’autre des échelles de traitement avec lesquelles un même travail est payé moins qu’il ne vaut au début de la carrière, parfois beaucoup plus à la fin, s’il s’agit d’un agent apte seulement à remplir des emplois subalternes. Dans chaque ordre de fonctions, les agents peuvent monter en grade à mesure qu’ils font preuve de capacité et acquièrent l’expé­rience nécessaire. Toute leur existence, toute celle de leur famille est organisée en raison des augmentations de ressources qu’ils peuvent espérer. Leur zèle dépend essentiellement de l’équité avec laquelle les avancements de classe et de grade sont distribués, un juste compte étant tenu de la qualité des services en même temps que de leur durée. L’autorité de chaque chef, sur un personnel qu’il n’a pas choisi et qu’il n’est pas maître de renvoyer, dépend exclusivement de l’influence que ses notes et ses propositions ont dans ces avancements. La grande difficulté, dans les services publics, est de concilier cette influence et l’autorité dont elle est la condition avec le caractère impératif que savent donner à leurs réclamations les fonctionnaires électeurs. Nous examinerons les conséquences de ce caractère impératif, dans le présent chapitre, au point de vue de la discipline des agents de l’Etat, et dans le suivant au point de vue des conséquences économiques et budgétaires qu’entraînent la fixation de leurs traitements et le rendement de leur travail.

Clément Colson in Organisme économique et désordre social
(1918)

Les Services Publiques et votre dévoué serviteur

septembre 8, 2006

Dans tous les combats n’offrant pas une exposition directe à l’ennemi ou des avantages sonnants, trébuchants, il existe des instants où l’on s’interroge sur la nécessité d’un tel effort. Les échos plus ou moins lointains de « service civique obligatoire », le projet de redevance TV destiné aux ordinateurs s’avèrent des aiguillons convenables quoique «distants ».
En réalité, la confrontation directe, sauvage aux affres de l’Etat reste le remède le plus efficace face à la démotivation latente du libéral.
« Usagé » trop régulier de la SNCF, je ne crains donc pas ce syndrome déliquescent, tant que les heures interminables de retard cumulées, les grèves « joyeuses et solidaires » à répétition constitueront le quotidien peu enviable du chemin de fer français. Dernière de mes péripéties ferroviaires : un arrêt de trente minutes en pleine voie et il s’en fallut de peu pour que je ratasse ma correspondance.
Par chance sinon par hasard, les Services des Eaux de la Mairie de Pau m’ont offert en début de semaine un divertissement « citoyen » peu courant, cocasse même : coupure d’eau friponne à mon domicile suite au déménagement dans la journée d’un voisin. Remarquez, je leur concède bien volontiers que cette errare humanum est, la bouche d’eau dudit voisin ayant été soigneusement bitumée.
Après la comédie de boulevard, la tragédie électrique hier après-midi : quatre heures sans le moindre courant ni la plus plate excuse des sbires EDF.

Services publiques, je vous hais.

2€40 le ticket de bus aller-retour!!

Mai 27, 2006


C’est beau les transports collectivistes toulousains.

Ma soirée d’usager SNCF J’ai pour habitude de ren…

janvier 14, 2006

Ma soirée d’usager SNCF
J’ai pour habitude de rentrer chez mes parents toutes les deux semaines le plus souvent au moyen des wagons à bestiaux (les Français sont des veaux, paraît-il) que la SNCF emploie sur la ligne Toulouse-Bayonne. Ainsi, hier, à 18h10 (précision : ce train ne va que jusqu’à Tarbes, ma mère venant m’y chercher) j’arrive à la gare Saint-Agne où la borne affiche naturellement « hors-service ». Par chance, la guichetière travaille encore, elle donne même l’impression d’avoir fort à faire (étrange). Un train stationne à quai, sûrement le mien. Avant que j’atteigne la préposée, le cheval de fer met les voiles. Ach so ! Prenant mon courage à deux mains en même temps que mes sacs, je me dirige vers la gare Matabiau, un deuxième train est prévu pour 19h40. A pieds car je refuse de financer les transports en commun publiques (oui le militantisme libéral « au quotidien » et oui je suis quand même client SNCF : comme je n’ai pas le permis, je me vois mal faire le trajet en vélo ; activiste, idéaliste mais réaliste). Les connaisseurs de la ligne me stipuleront que c’est idiot puisqu’il passe à Saint-Agne. Le hic, c’est que je n’ai pas de billet, que le guichet va fermer, que j’ai du temps à perdre et que pour une fois j’aimerais avoir une place assise (ce qui ne m’est pas arrivé depuis des mois). Sans doute ai-je eu la prémonition que j’aurais de la matière à raconter. Quanrante-cinq minutes plus tard, je franchis le seuil de Matabiau. Les bornes hors-service m’obligent à suivre la queue des guichets. A ma grande surprise, il ne fallut que cinq minutes pour obtenir un billet. Hélas, l’enfer ne faisait que commencer. Si les travaux à l’intérieur du hall m’avaient détourné de l’agitation des « usagers » lorsque j’étais entré, un rapide coup d’œil au tableau d’affichage m’indique que presque tous les trains auront un « retard indéterminé » (dont le mien), les autres sont supprimés. Dans le capharnaüm ambient, je perçois une voix à côté de moi : « Il y’a une vraie marre de sang, des éclaboussures partout ».Malgré le battage médiatique à propos de l’Aïd El Kebir, je pense tout de suite à un suicide (vous êtes étonnés, n’est-ce pas ?). Il y’a quelques mois, j’avais déjà eu ce genre de contrariété dont le souvenir ne me laisse présager rien de bon. Au quai de départ, je trouve un vieux machin bourré à craquer de passagers excédés. Problème : il s’arrête à Tarbes. Ennuyeux, d’autant plus que ce serait incorrect de demander à mes parents de prendre le volant à cet heure-là. Confirmation par haut-parleur : « Accident d’une personne ». Un cheminot à qui je fais part de mon désarroi me lance un « Le train ? C’est celui de 18h11 qui n’est toujours pas parti, alors celui de 19h40, vous pensez.. »Il est 19h50 et je me prépare à une longue attente [destinée à rédiger ces quelques lignes]quand j’entend que le train de 19h40 circule. Aaah ! Seulement la voie qui lui est impartie est occupée par le train de 18h11. Peut-être s’agit-il de ce dernier Mystère ! Les hommes en rouge (« red rats ») chargés soit-disant du service en gare demeurent invisibles, terrés au fond d’un bureau. Les gens commencent à s’inquiéter, crient pour que quelqu’un daigne bien les renseigner. Un appel soulève le doute « Le train untel à destination de Tarbes départ immédiat. » (selon la norme SNCF soit « une fois qu’on aura fini le café »). Je ne suis pas satisfait pour autant : mon train à moi annoncé depuis près de vingt minutes n’a pas encore pointé le bout de son nez. Il faudra attendre 20h20 pour qu’il arrive.. à l’autre bout de la gare. Je m’installe tant bien que mal, téléphone à ma mère « Ouai, c’est bon je suis dans le train ». Grave erreur. Il ne faut jamais anticiper les caprices du destin. Le train ne partira qu’à… 21h00, soit 1h15 de retard. Youpi, l’organisation de la SNCF ça transcende sa race. En sus, il desservira toutes les bleds possibles et inimaginables ( normalement on a déjà droit à Toulouse-Matabiau, Toulouse Saint-Agne, Portet-Saint-Simon, Muret, Carbonne, Boussens, Saint-Gaudens, Montréjeau Gourdan-Poulignan, Lannemezan, Capvern, Tournay, Tarbes, Lourdes, Coarraze-Nay, Pau ce qui explique le temps de 2h30 pour relier deux villes distantes de moins de 200 kilomètres). A Lourdes, la SNCF en rajoute une couche dans le foutage de gueule : il faut laisser passer le TGV de Paris, ce qui nous fait attendre pas moins de vingt minutes. Finalement, nous arrivons enfin à Pau. Il est minuit 10, soit une heure trente-cinq de retard, nous n’avons pas reçu d’excuse, il n’ya pas le moindre employé pour poser une réclamation. De toute façon, je sais par expérience qu’ils ne rembourseront jamais un billet. La dernière fois ils avaient prétexté qu’ils ne pouvaient pas parcque c’était un suicide. Cette excuse ne tient pas : la SNCF ne rembourse pas, quelle que soit la cause et l’importance du retard.[Hors TGV me devrais-je de préciser et comme on me l’a rappelé sur des forums]
On me dira qu’il est curieux que je m’en prenne à la SNCF, que ce n’est pas elle qui s’est donnée la mort. Si je ne peux en effet lui reprocher l’accident en lui-même (le réseau appartenant à RFF), il me semble que la gestion catastrophique de la situation et le mépris du client caractérisent parfaitement une faute professionnelle grave.
Allez, pour la fin voici quelques morceaux de « La Charte de Service Publique de la SNCF » visant à promouvoir entre autres« l’efficacité et la transparence » : «La ponctualité constitue une exigence majeure en matière de transport des voyageurs et de fret que la SNCF entend satisfaire pour ses 15 000 trains quotidiens », « En cas d’incident ou de situation perturbée, donner aux clients l’information utile à la compréhension de l’événement et de ses conséquences ».

Faites-moi plaisir : ne vous suicidez pas sur les voies de chemin de fer. Choisissez la pendaison, le revolver, le poison, la noyade mais par pitié, pas ça !!

Quand la Poste se mêle de politique… Trouvé dans…

octobre 2, 2005

Quand la Poste se mêle de politique…
Trouvé dans le journal de la CFDT n°316 (septembre-octobre 2005)

Autrement dit la Poste financée par le contribuable soutient une association qui lutte pour que le contribuable soit encore obligé de payer pour des logements sociaux… (comme le 64, rue de Varennes ou le 96, rue de Sèvres à Paris je suppose, qui ont coûté 8000 € le m² aux Parisiens*)

*cf le Cri du Contribuable n°4

désolé j’avais fait une boulette

La carte de fidélité SNCF Je me dois de vous entre…

septembre 18, 2005

La carte de fidélité SNCF
Je me dois de vous entretenir d’un secret honteux : je suis un client de la SNCF ( parce que je n’ ai pas encore mon permis…). Non pas que j’apprécie ce gouffre financier, rassurez-vous. La seule raison qui me pousse dans ses bras boudinés porte un nom : monopole d’état. (je reviendrais là-dessus dans un autre article).
A ce titre, j’ai pris une carte 12-25 à 49 euros, ce qui me permet de bénéficier de réductions, ma foi, assez intéressantes (25% ou 50% selon la période de départ). Fort bien, jusqu’ici tout semble normal.

Or, il se trouve que j’ai reçu par la Poste (on parlait de monopole d’état à l’instant) un courrier daté de la deuxième semaine de septembre de la SNCF, laquelle m’envoie une carte de fidélité. Whaou, impressionnant ! Alors que n’importe quelle compagnie aérienne a mis en pratique ce principe depuis des années, quel progrès fondamental ! Ils ont du embaucher un véritable pro du marketing pour penser à cela. La brochure me précise que la « La SNCF innove pour vos voyages… et votre plaisir ». Bon, à part l’autocongratulation habituelle, je prend ça plutôt comme une bonne nouvelle. Le fonctionnement est simple : On cumule des points (appelés S’miles) en achetant des billets de train ou en effectuant des achats chez les partenaires de la SNCF ( Galeries Lafayette, Nouvelles Galeries, Monoprix,BHV, Phox..) ; On peut ensuite échanger ces points contre des cadeaux ou des billets. Original, non ? Enfin, ne nous gaussons pas tout de suite, le meilleur va venir. Le barème de conversion qu’ils ont institué a sans doute nécessité un long calcul : un euro d’achat vous donne droit à un S’miles (oui, au singulier, ça garde le S). Mais, au fait, que peut-on avoir avec ces fameux points ? Allez, je ne vous fait pas languir plus longtemps.

-pour 500 S’miles (soit 500 euros d’achat) : avec 7 euros de suppléments un abonnement de six numéros à Winnie ou Babar (super j’ai pas de gosses)ou avec 5 euros de suppléments un abonnement de six numéros à Notre Temps ou 12 numéros de 20 ans (boooof) ou avec 12 euros de suppléments 12 numéros de Le Foot (non merci)ou avec un euro de suppléments une Mini Radio FM auto-scan (je vois le genre) ou toujours avec un euro en plus, une mini-besace bandoulière bi-colore ou un set enfant sac à dos +trousse (ça va servir pour mon petit frère de 18 ans ça) ou un réveil de voyage digital (de façon à vérifier que le train de la SNCF soit bien en retard ?)
-pour 550 S’miles (soit 550 euros d’achat) : avec un supplément d’un euro un cinéchèque une personne ou un porte-lecteur CD+10 inserts ( quelle affaire..)
-pour 600 S’miles (soit 600 euros d’achat) : avec 8 euros de suppléments, 26 numéros de Télé 7 jours (je n’ai pas la télé, ça m’arrange) ou avec 9 euros supplémentaires 12 numéros de Vocable ou avec 15 euros en sus 26 numéros de Elle (au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, je n’appartiens pas à la gente féminine) ou un billet pour le Futuroscope de Poitiers à condition d’ajouter 10 euros pour un enfant ou 17 euros pour un adulte ou avec un euro supplémentaire soit un sac besace (j’en ai déjà un sacré paquet)soit un thermomètre électronique (bonne idée, ça me permettra de vérifier que la clim du train ne marche jamais l’été à l’instar du chauffage l’hiver)
-pour 650 S’miles (soit 650 euros d’achat) : avec un euro supplémentaire une mallette de coloriage ( pour colorier les sièges, comme s’ils n’étaient pas déjà assez crades)
-pour 700 S’miles (soit 700 euros d’achat) : avec un euro de suppléments, un abonnement à 6 numéros d’Enfants Magazine ( j’y penserais pour mon grand-père) ou avec 12 euros supplémentaires à huit numéros de Géo ou avec un euro supplémentaire soit une montre water resistant (notez que c’est plus pratique que le réveil sus-nommé) soit un (une ?) plaid en polaire ( si quelqu’un sait à quoi ça ressemble, qu’il me fasse signe….)
-pour 800 S’miles (soit 800 euros d’achat) : 7 euros de réduction sur un billet de train
-pour 850 S’miles (soit 850 euros d’achat) : avec un euro de supplément, un multi-jeux 6 en 1 (je l’offrirais à ma mère, ça lui fera plaisir)
-pour 900 S’miles (soit 900 euros d’achat) : avec un euro en plus, un sac de voyage
-pour 1500 S’miles (soit 1500 euros d’achat), :un aller-simple seconde classe ou abonnement au Nouvel –Observateur (21 numéros, il faut payer 10 euros de supplément)
-pour 1900 S’miles (soit 1900 euros d’achat) : avec un euro en plus, une paire de jumelles (pour lire les panneaux annonçant les trains dans les gares, sympa)
-pour 2200 S’miles (soit 2200 euros d’achat) : un aller-simple première classe
-pour 2500 S’miles (soit 2500 euros d’achat) : un aller-retour seconde classe
-pour 3700 S’miles (soit 3700 euros d’achat) : un aller-retour première classe

Précisons naturellement que les voyages ainsi obtenus ne concernent pas toutes les destinations, que la SNCF se garde le droit de changer les barèmes,…enfin il y’a 8 pages de « Conditions générales ».
Géniallissime ! Ca vaut le coup de faire tout un barrouf et de m’envoyer pas moins de cinq feuilles papier glacé plus une carte magnétique qui vont finir tout droit à la poubelle.
Visiblement, la SNCF a beaucoup de mal à sortir tant de ses habitudes monopolistiques de non-satisfaction du client (pardon, de l’usagé selon le terme employé officiellement) que de l’incapacité totale à gérer une société convenablement. En effet, le nombre de points surprend (c’est peu de le dire): 2500 S’miles l’aller retour en seconde classe ? Vu que ça correspond à 2500 euros d’achats, ce n’est pas demain la veille que je partirais gratuitement. D’autres part, qui de 12 à 25 ans a des enfants (auxquels sont apparemment destinés les « cadeaux ») ? sérieusement, pas grand monde, voire personne.…La Poste (profitez-en, c’est une des rares fois où je chante ses louanges) a su nettement mieux s’adapter ( bagoo) à la clientèle étudiante. Les jeunes ne prennent le train que quand ils n’ont pas de voiture, car ils n’ont aucune envie de perdre du temps (exemple concret : le trajet Pau-Toulouse prend deux heures en voiture, deux heures et demi par le rail), de payer cher, de voyager dans de wagons crades, de n’avoir pas de place assise. Ce n’est certainement pas avec ce genre d’offres stupides qu’ils apprécieront le train.
Encore une tentative ratée de modernisation de la SNCF.

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