Archive for the ‘Légitime défense’ Category
Blonde, not stupid
octobre 11, 2008Thrasymaque et Simon sur les armes. (Partie I I)
octobre 16, 2006
Thrasymaque : Auriez-vous l’obligeance de reprendre avec moi, je vous prie, notre discussion de tantôt ?
Simon : Naturellement, maître.
Thrasymaque : Je vous remercie. Pour ne rien vous cacher, je crois déceler une faille dans le raisonnement que vous y’avez tenu.
Simon : Une faille ?
Thrasymaque : Ne suppose-t-il pas un usage des armes autres que le meurtre sauvage ?
Simon : Précisément.
Thrasymaque : Lequel ?
Simon : La légitime défense.
Thrasymaque : A la bonne heure. Mais contre qui ou quoi ?
Simon : Contre toute violence, tout crime exercés à mon encontre, qu’ils soit légaux ou illégaux d’ailleurs.
Thrasymaque : Comment cela ?
Simon : La liberté de porter ou de posséder des armes à feu découle, outre de la liberté de propriété, de la liberté de se défendre face à un agresseur.
Thrasymaque : Elle permet surtout au agresseurs d’être armés.
Simon : Cela ne change rien ne ce qui les concerne, ils trouveront quoiqu’il arrive un moyen de se procurer des armes par des trafics mafieux ou le marché noir-du moins tant qu’il subsistera la moindre liberté- laissant les honnêtes gens dépourvus à leur mercie, l’effet dissuasif de ces armes entre les mains des citoyens brillant par son absence. Sans oublier que seuls les individus les plus vigoureux seront à même de remporter un combat à armes blanches ou mains nues, ce que vous qualifiez, si je ne m’abuse, de « Loi du plus fort ».
Thrasymaque : J’en doute.
Simon : L’ Amérique nous offre pourtant un bel exemple.
Thrasymaque : Allons donc.
Simon : Vous n’ignorez pas que les dirigeants américains ont quelque peu malmené l’idéal des Pères Fondateurs, au point que les Etats et communes ont adopté au cours du 20eme siècle pas moins de vingt mille textes visant à contrôler voire proscrire le port ou la propriété d’armes à l’instar de New-York.
Thrasymaque : Eh bien, je vous avoue que je l’ignorais.
Simon : Je poursuis. En 1977, seuls huit Etats accordaient à leurs citoyens le droit de porter des armes dissimulées. De 1977 à 1992 dix autres Etats américains ont à leur instar libéralisé le port d’arme. Or, on observa une baisse significative des meurtres ( -7,7%, -20% en ce qui concerne la Floride de 1987 à 1992), des viols ( -5,3%) et des agressions violentes (-7,0%) d’après les conclusions de John Lott, directeur d’études à l’Université de Chicago, selon une analyse de 54000 données criminologiques de 3 054 communes (à lire dans More Guns, Less Crime, Chicago, University of Chicago Press, 1998).
Thrasymaque : Soit, soit.
Simon : En restons-nous là ?
Thrasymaque : Non pas. Qu’appelez-vous la violence légale ?
Simon : La violence autorisée ou exercée par des structures «politiques », légiférant et dirigeant la vie des citoyens.
Thrasymaque : Une illustration, peut-être ?
Simon : La Shoah, la colonisation, le goulag, la Terreur lors de la Révolution, la répression politique… En faire la revue tient de l’inconcevable tant ces crimes sont légions.
Thrasymaque : Certes.
Simon : Or, l’Histoire si cruelle soit-elle ne nous enseigne-t-elle pas que ces régimes mortifères ont toujours trait à la prohibition des armes, et tout spécialement des armes à feu ?
Thrasymaque : Eh bien…
Simon : Pouvez-vous ne serait-ce que concevoir un Etat autoritaire ou totalitaire sans cette prohibition ?
Thrasymaque : Assurément non.
Simon : Nous sommes donc en mesure affirmer sans se trouver péremptoires que la libre propriété des armes permet de se protéger de l’arbitraire du pouvoir ?
Thrasymaque : Je vous l’accorde.
Simon : Ainsi, car le droit de posséder et porter les armes, loin de rendre les truands plus puissants, relève du droit d’auto-défense, garant efficace de l’ensemble de nos libertés face aux atteintes faites à notre personne ou à notre propriété et ce, que les malfrats soient d’essence individuelle ou institutionnelle, en dépourvoir quiconque s’avère la pire des incitations au crime à son encontre, un risque effroyable que l’on fait courir au nom d’une sacro-sainte et soi-disant « sécurité publique » sans aucune légitimité réelle.
Thrasymaque et Simon sur les armes. (Partie I )
septembre 19, 2006
Simon : Cher maître, pourrions-nous aborder le délicat sujet des armes ?
Thrasymaque : Avec grand plaisir, jeune homme. Quoique, à la réflexion, je n’imagine pas que vous ayez un point de vue si différent du mien.
Simon : Je crains que vous ne vous avanciez trop.
Thrasymaque : Comment cela ?
Simon : La vérité vraie est que je souhaite la légalisation ainsi que la libre-circulation des armes à feu.
Thrasymaque : Jeune homme, vous déraisonnez. Voudriez-vous un retour au Far-West en France, ou à la violence meurtrière que l’on trouve en Amérique même encore de nos jours ?
Simon : Ne s’agit-il pas là d’un phénomène –trop souvent exagéré, stigmatisé en Europe- intrasèque aux Etats-Unis ? Vous en conviendrez aisément, je crois, en observant la situation en Suisse ou au Canada dont les nombres d’homicides avoisinent le notre (aux alentours de 1 pour 100 000 habitants et par an, [chiffres variant selon les années]) malgré une politique nettement moins prohibitive.
Thrasymaque : Sans doute, mais les Français ne sont ni les Suisses ni les Canadiens.
Simon : Ils ne sont pas plus les Américains que je sache.
Thrasymaque : Je vous le concède.
Simon : Et par là-même que la légalisation des armes à feu ne signifie pas inexorablement une violence exacerbée?
Thrasymaque : Ma foi, vous m’y obligez. Pour autant, il me semble que l’une des particularités peu sympathiques de ces ustensiles consiste à donner la mort sinon à meurtrir son prochain.
Simon : Il vous semble bien, maître Thrasymaque. De même qu’un couteau ou une voiture ou que la plupart des objets autour de nous dont un usage peut s’avérer létal, en quelques sortes. Or, vous ne préconisez nullement leur proscription.
Thrasymaque : Vous ne prenez pas en compte la fonction première ni des uns ni des autres.
Simon : Permettez-moi alors de vous poser cette question fort naïve au demeurant : qu’est-ce que la fonction première d’un objet?
Thrasymaque : Celle qui motive l’achat ou l’acquisition, naturellement.
Simon : Si je vous suis, la fonction première d’un objet diffère suivant les cas. Subrepticement, nous sommes passés de la fonction première d’un objet générique -id est « la voiture », « le pistolet », « le couteau »- à celui d’un objet précis appartenant à l’individu X qui en use de la manière M.
Thrasymaque : Soit.
Simon : En même temps, un autre individu Y propriétaire du même type d’objet peut en faire l’usage N.
Thrasymaque : Je le conçois.
Simon : Si le véhicule, le couteau ou même les mains de X sont utilisés sans mettre en danger la vie de quiconque (vous pouvez envisager une voiture « écologique » si cela vous chante), et que parallèlement Y s’en sert pour massacrer la moitié du pays, vous viendrait-il à l’idée de saisir le véhicule, le couteau de X puis de lui trancher les mains?
Thrasymaque : Non, c’est là un châtiment inique qu’il ne mérite pas.
Simon : Maintenant, remplaçons le couteau par une arme à feu, le raisonnement reste le même.
Thrasymaque : Je dois bien l’admettre.
Simon : Ainsi, puisque nous avons vu ensemble que l’usage particulier que font certains individus de leur propriété ne joue aucun rôle sur la légitimité même de la propriété, on ne saurait s’opposer à la légalisation des armes à feu sans nier ne serait-ce que le droit fondamental de propriété privée.