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De l’avortement volontaire.

juin 22, 2006

Il est de bon aloi aujourd’hui de considérer l’avortement comme un droit acquis (de haute lutte grâce au combat des forces progressistes contre la réaction bourgeoise patriarcale), que l’on ne peut remettre en cause sans attenter à la liberté des femmes. On ne parle même plus d’ailleurs de liberté d’avorter, la liberté ayant mauvaise presse en France, mais de « droit à l’avortement ». Qu’est-ce qu’un « droit à quelque chose » sinon un faux droit consistant à imposer à d’autres individus la garantie de ce droit, ce qui se traduit ici par l’obligation faites à la société de payer les frais médicaux, baffouant le droit de propriété? A l’instar de ce qu’écrit Henri Lepage, il s’agit là d’ « une philosophie subjectiviste du droit, où chacun a en quelque sorte droit à tout ce qu’il désire pour autant qu’il réussit à en convaincre ceux qui maîtrisent l’agenda politique. Apparemment, on a droit à ce qu’on veut, et ce qu’on veut a droit d’être reconnu comme un droit universel de l’homme. ». On ne peut être plus clair : le droit « créance » à l’avortement doit être combattu sans ambiguïté par les partisans de la liberté.
Je souhaiterais m’aventurer maintenant plus en avant en abordant –suicidaire que je suis- la liberté d’avorter, sujet hautement polémique, y compris au sein même de la communauté libérale, transcendant les diverses familles. Il apparaît comme fallacieux de reprocher un libéral sa position au motif d’une hérésie philosophique, à rebours de ce qu’imaginent bon nombre de nos détracteurs : douter du libéralisme de Grunert ou de Rothbard n’a aucun sens. Ce qui distingue le libéral se retrouve dans les arguments employés et non dans la conclusion finale, ainsi que nous le verrons par la suite.
Caractérisons rapidement l’objet de mon raisonnement : l’Interruption Volontaire de Grossesse, consistant à provoquer l’expulsion de l’embryon ou fœtus humain. Aux alentours de 200 000 femmes y’ont recours chaque année en France(source : Institut National d’Etudes Démographiques), soit une conception sur 5, chiffre stable depuis 1975, année de la dépénalisation entérinée par Simone Veil. Encore une fois, notre social-démocratie crachotante a cédé à l’appel du capharnaüm relativiste dans l’élaboration de la législation : hésitation sur le statut aux yeux du code pénal, durée de validité pendant l’aménorrhée changeant selon la volonté du législateur sans aucune justification rationnelle digne de ce nom. Contre ce droit positif insensé, il s’agit dorénavant de déterminer une (je ne prétendrais pas qu’elle soit unique) position logique, cartésienne. A titre préventif (est-ce vraiment nécessaire ? ), je rappelle que l’embryon doté d’un génome humain complet (46 chromosomes en 23 paires) ne saurait être comparé à un spermatozoïde ou un ovule, tous deux haploïdes (un seul exemplaire des 23 types de chromosome).


Alors que l’argumentation utilitariste domine l’opinion publique, force est de constater son impertinence du moment que l’on pense l’être humain à naître comme un individu doté de droits -point sur lequel je reviendrai -. Si effectivement on ne peut nier qu’un enfant ou une grossesse non désirés s’avèrent trop souvent une gêne, cela ne donne aucune légitimité à l’exécution brutale du fœtus, de la même manière que l’entrave à mon ambition professionnelle que constitue un collègue brillant ne me donne aucun droit sur sa vie. Sous cet angle, les remarques inquiètes sur le sort de l’enfant à naître ou sur sa conception parfois violente sont rapidement écartées : d’un côté, le fœtus n’a aucune responsabilité dans le viol de sa mère, de l’autre, le choix entre la mort assurée et une vie potentiellement malcommode n’appartient à personne sinon à l’intéressé. Sachez mesdames, mesdemoiselles et messieurs les bien-pensants qu’une enfance malheureuse ou un handicap n ’amène pas inexorablement à une vie miséreuse. Moult exemples illustrent cette vérité oubliée dont Samuel Moore Walton, lequel n’aurait pas compris qu’on veuille l’empêcher, en 1918, de fonder Wal-mart dans les années 60 malgré une jeunesse difficile.

Je soulignais, à juste titre, que mes objections au point de vue utilitariste s’appuyaient sur un fœtus ou un embryon vu tel « un individu doté de droits », id est un être humain. Reste le plus difficile : déterminer la place de l’Homme en devenir, à savoir à l’intérieur ou en dehors du cercle de l’être humain. Ceux qui le placent en dehors arguent habituellement du fait que l’embryon ou le fœtus sont dépourvus de conscience, de par la non-finition des système nerveux et cérébraux au cours des premiers mois de grossesse. Outre qu’établir une limite, une date d’apparition s’avère hasardeux, que l’on ignore à quel type de conscience ( sensation ? spontanée ? éveil de l’organisme ? conscience de soi ? intellectuelle ? phénoménale ? morale ?) on fait référence, une analogie possible avec un individu plongé dans un coma (sans même prendre la mort cérébrale) démontre, à mon sens, la caducité de cette thèse. Plus rares, certains soutiennent que la dépendance à la matrice maternelle, l’incapacité d’action dépouilleraient le fœtus de son statut d’être humain. Je procéderai ici aussi par analogie : il convient de distinguer le gui de son hôte –parfois un autre gui- et notre individu dans le coma reste bien humain. J’ai adopté pour ma part le point de vue que je qualifierais d’ « évolutivo-phénotypologique» de Marc Grunert. Posons que l’enfant est un être humain, il en est de même pour le bébé et par là du nouveau-né. A la frontière entre le nouveau-né et le foetus (la naissance), il y a pour ainsi dire un changement de lieu et de rapport entre la mère et enfant, sans influence sur la nature même du sujet, entre le fœtus et l’embryon un changement de nom. Affirmant avec Ashley Montagu que « The basic fact is simple: life begins not at birth, but at conception. », je n’en reste pas moins modeste sur ma faculté à convaincre qui que ce soit, ou à être convaincu par quiconque.

Face à ce doute sur la nature d’être humain de l’enfant prénatal, il convient de se ramener au problème initial : peut-on le prendre pour « un individu doté de droits» ? François-René Rideau (Faré) admet son essence humaine tout en lui refusant des droits, dissociant ainsi l’être biologique de la personne juridique, en totale contradiction avec le jusnaturalisme qui accorde à chaque être biologique des droits « naturels et inaliénables». Je ne ferais pas l’affront à ce libéral brillant de démontrer que l’on pourrait justifier n’importe quel meurtre avec une telle dichotomie.Pour ma part, je me garde de cet écueil saillant pour pourvoir au fœtus comme à l’embryon les mêmes droits naturels qu’à l’enfant garantissant sa non-agression : il devient propriétaire « au repos » de son corps tandis que ses parents possèdent un droit de « propriété fiduciaire » sur lui (à charge pour eux d’agir dans l’intérêt de l’enfant) jusqu’à ce qu’il soit responsable (en cas de désaccord entre les deux parties, un tribunal trancherait- mais je m’éloigne de mon sujet).

Murray Rothbard, suivi par de nombreux libertariens, se passe de ces considérations délicates jugeant que l’embryon parasite sa mère dont il viole le droit de possession du corps. J’avoue partager cette analyse lucide. Rothbard en déduit à priori logiquement un droit de « légitime défense » face à cette agression. Je crains que cette conclusion manque de sagacité : l’enfant n’a pas choisi d’agresser et, disons-le clairement, on le lui a imposé. Ne portant pas la responsabilité de l’état de sa mère, il ne peut en être puni : « L’enfant a des Droits a priori parce qu’il est un être humain, et que lui, […]n’a rien fait qui justifie qu’on le force à y renoncer, en tout ou partie – c’est là la pertinence du fait qu’il n’a rien choisi » écrit très justement François Guillaumat.

EDIT Il est à noter que les violations de droit auxquelles nous faisons référence ici ne sont pas non plus de la même nature: l’une est éphèmère, l’autre conduit à une impasse éternelle.

Cette confrontation des droits maternels et de ceux de l’enfants tournent donc selon ce raisonnement au bénéfice de l’enfant. De quelle manière satisfaire les deux parties ? La plupart des libéraux pro-life ont foi en l’éviction, théorie basée sur l’existence d’utérus artificiel défendue entre autres par Christian Michel « J’avais quelques amis à dîner l’autre soir, et la conversation portant sur ce même sujet, j’émis l’avis que l’utérus artificiel serait le moyen de résoudre le problème. L’embryon y serait transféré aussitôt que détecté s’il violait la propriété de la femme sur son ventre. Ni meurtre pour ceux qui le jugent ainsi ; ni transgression, inconfort ou danger pour ceux qui mettent en avant les droits de la femme ; et incidemment, les droits du père, dont on ne parle pas dans la question de l’avortement, sont respectés aussi. ».

Mes espoirs reportés de cette manière sur le progrès technique pour apporter satisfaction à chacun,je persiste donc à soutenir la criminalité de l’avortement enfanticide contre les vents et marées plébéienne ou pseudo-intellectualiste.

Point de vue sur l’avortement volontaire NB: cet a…

septembre 6, 2005

Point de vue sur l’avortement volontaire
NB: cet article a été amplement repris, modifié et complété ici

Si je m’exprime sur ce sujet, ce n’est pas dans le but de faire dans le « nouveau », ou d’exposer des arguments tout neufs. Non, mon objectif consiste juste à expliquer mon point de vue. Je rappelle au passage que tout ce que vous pouvez lire ici m’appartient en propre et qu’il ne s’agit pas d’une version « officielle » des libéraux. Nous n’avons pas en effet de positions dogmatiques et le débat sur l’avortement arrive encore à nous diviser facilement.

Tout d’abord en quoi consiste l’avortement? (vous me direz que c’est un peu grotesque de s’abaisser à ces détails néanmoins certaines personnes n’ont pas eu une éducation assez performante pour tout connaître) Il s’agit tout bonnement de « l’expulsion spontanée ou provoquée de l’embryon ou du fœtus humain avant qu’il soit viable »(Larousse 2001). Il convient de distinguer deux cas précis : celui où l’avortement n’est pas désiré (fausse-couche) et celui où il est pratiqué volontairement. Seul ce dernier m’intéresse et sera traité dans la suite de l’article. Il concerne environ 200 000 femmes par an France ( selon les estimations de Droit De Naître) et la loi interdit de le pratiquer après la douzième semaine de grossesse (jusqu’au terme s’il y’a des besoins thérapeutiques).

Il me semble qu’il est nécessaire de balayer les arguments utilitaristes pour se concentrer sur le seul vrai problème : l’enfant avant la naissance est-il un être humain ? Il est clair (du moins pour moi) que si la réponse est positive, rien ne pourrait légitimer l’IVG alors qu’une réponse négative entraînerait l’effet inverse. Il m’est arrivé de sursauter quand j’ai lu des propos dans des débats du type « les femmes font ce qu’elles veulent de leur ventre », « l’enfant risque de gêner ses parents » (pour ma part, beaucoup de gens me gênent, vais-je pour autant les supprimer ?) ou « le fœtus n’est qu’un amas de cellules » (ah bon.. et un enfant est-il autre chose qu’un « amas de cellule » ? ») ou encore le poignant « quel avenir attend ce gosse ? » (oubliant que la loi autorise l’accouchement sous X et que les orphelins ne deviennent pas tous des junkies). La palme d’or de la mauvaise foi revient néanmoins à cette phrase si courageusement énoncée par des crétins qui n’ont pas du assister à un seul cours d’éducation sexuelle « si l’avortement est un meurtre, la masturbation est un génocide » (pas qu’un peu pathétique… le spermatozoïde ne contient pas un génome humain complet). Dans la même catégorie vaseuse des discussions de comptoirs au bistrot d’en face on trouve « Tiens, c’est dingue que la plupart des anti-avortement soient favorables à la peine de mort, t’es pas d’accord Roger [ ou Marcel, ça n’a aucune importance ici] ? ». Ce qui est choquant ne serait-ce pas plutôt l’inverse : ceux qui protègent les coupables acceptent la mort des innocents ?
Je reprend donc la question qui nous taraude : n’est-on un être humain qu’après la naissance ?Ainsi que vous l’avez sans doute deviné, je pense que ce n’est pas le cas. Il s’agit bien d’un être vivant unique ( en considérant qu’il ne s’agisse pas de jumeaux), non d’une reproduction d’un individu ayant déjà existé. Je suis parfois étonné de voir les termes « indépendance » et « conscience » intervenir au sujet de l’avortement afin d’essayer de montrer qu’un embryon ou un fœtus ne peuvent être considérés comme « homme » puisque dépendants et non-conscients. Pourtant un handicapé mental peut ne pas être conscient et un handicapé physique lourd est totalement dépendant. Qui oseraient proclamer qu’ils ne sont pas humains ? Certainement pas moi. L’essence humaine de l’embryon est un fait, pas une croyance.
La loi m’apparaît ici encore un reliquat de stupidité : pourquoi la douzième semaine?? Si l’enfant prénatal est humain c’est inique mais s’il ne l’est pas (allez mettons nous dans la peau d’un de mes détracteurs) qu’y a-t-il à la douzième semaine qui légitime un changement de législation ?Rien strictement rien !
L’IVG, quoiqu’en dise la loi reste un crime. Ce n’est pas en changeant un texte que l’on supprime le fait.

NB: cet article a été amplement repris, modifié et complété ici

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